Innu. "L'enseignement traditionnel d'un grand-père innu (Shakani) à son petit-fils (Messenak)"

Title

Innu. "L'enseignement traditionnel d'un grand-père innu (Shakani) à son petit-fils (Messenak)"

Subject

mort; école;; pensionnat; grand-mère; raquette; saumon; rassemblement; spiritualité; tambour; caribou

Description

-Innu. - Documentaire
Suite au départ de sa mère pour la grande ville, Messenak un enfant de 3 ans, est adopté par ses grands-parents. Ceux-ci décident de faire connaître à Messenak les valeurs traditionnelles innues et de le préparer à sa vie adulte. C’est Shakani le grand-père qui s’occupera principalement de lui. Il fera découvrir a son petit fils, les histoires, les croyances, les mythes, les rites et le mode de vie nomade qui façonne la culture innue depuis des milliers d’années. Ce documentaire se déroule sur une période de 7 ans.

Creator

Eddy Malenfant (cinéaste)

Source

Production Manitu inc.

Publisher

Production Manitu inc.

Date

1997

Rights

Production Manitu inc.

Relation

Language

Français

Type

vidéo | video

Format

mp4 50 min 22 s.

Original Format

vidéo | video

Transcription

Messenak - Je suis Messenak. Et voici « nimushum », mon grand-père... Je suis un Indien de la nation innue. Je suis né à Mani-utenam, une des 11 communautés innues du Québec et du Labrador, presque toutes situées sur la rive nord du fleuve St-Laurent. Nakaui, ma mère avait seulement 16 ans quand je suis né. Après quelques années, comme ça arrive souvent chez nous, ce sont mes grands-parents qui se sont occupés de moi. Mon éducation a commencé pas bien loin de chez nous... juste dans le bois derrière le village. Mushum posait des collets pour attraper le lièvre. C'est à ce moment-là que j'ai fait ma première découverte : les poissons vivent dans l'eau, les caribous et les lièvres dans le bois! (rire) Mushum a été gentil, il n'a pas trop ri de moi quand je lui ai dit que je croyais que tous les animaux vivaient au même endroit. J'étais vraiment petit à ce moment-là... Je ne connaissais pas grand chose. Ça m'a surpris quand nous avons trouvé un lièvre pris au collet. C'était ma première rencontre avec la mort... et j'ai eu peur. Je ne savais pas encore combien la mort est liée à la vie quand on est un chasseur. Quelques temps plus tard, ma grand-mère m'a proposé d'aller passer une partie de l'hiver dans le bois avec Mushum. Elle a dit qu'avec lui, j'apprendrais tout ce qu'un Innu doit savoir pour vivre dans la nature, avec la nature... J'étais prêt à aller n'importe où avec Mushum, mais vivre dans le bois, je ne savais pas ce que ça voulait dire...
Zacharie Bellefleur - La vie dans la forêt, c'est une vie complètement différente de celle que tu connais, Messenak... Tu vas apprendre ce qu'il y a à faire pour y vivre et tranquillement, la forêt va t'adopter, tu vas sentir que tu fais partie d'elle... de l'arbre que tu coupes et que tu brûles pour te chauffer, au poisson que tu pêches pour te nourrir. Apprendre à vivre dans le bois, Messenak, c'est aussi apprendre à vivre avec toi-même... Moi, je suis né dans le bois. C'est là que j'ai vécu jusqu'à l'âge de huit ans. À ce moment-là, en 1955, la réserve de La Romaine venait d'être fondée et les pères Oblats y avaient établi leur mission. Le gouvernement a alors décidé que les jeunes de ma communauté qui étaient en âge d'aller à l'école devaient partir pour le pensionnat de Sept-Îles. Pour moi, pour ma famille, pour toute la communauté, ça a été très difficile, une grande blessure. Quand je suis revenu, après quatre ans de pensionnat, j'avais appris une seconde langue, le français, mais j'avais presque tout oublié de ma propre culture. Je me suis souvent demandé ce que les Blancs, eux, avaient appris de moi... Mais tu sais, Messenak, même les blessures peuvent nous apprendre quelque chose et nous amener plus loin sur notre route... Parce que j'étais devenu presqu'un étranger, j'ai dû réapprendre à vivre comme un indien, et je l'ai fait à fond. J'ai choisi d'être un Innu, de vivre en Innu. Et c'est parce que j'ai fait ce choix que je peux aujourd'hui partager avec toi ce que j'ai appris.
Messenak - J'avais trois ans et demi à ce moment-là et je n'avais pas tout compris ce que Mushum m'avait raconté. Mais j'avais bien senti que ce séjour dans le bois n'était que le début d'un long voyage...
Messenak - Vers l'âge de 5 ans, j'ai fait une autre importante découverte... J'ai appris qu'il y avait un autre monde que celui qu'on pouvait voir, le monde de l'esprit, du sacré. D'abord, nous avons déménagé de Mani-utenam à La Romaine, un voyage de 400 kilomètres! Puis, mes grands-parents m'ont annoncé que je devais aller à l'école, à la maternelle. J'étais déjà en retard sur les autres enfants à cause du déménagement et tout. Au début, j'ai eu peur et je ne voulais pas y aller. Je croyais qu'il m'arriverait la même chose qu'à Mushum : que je devrais partir, loin de tout le monde, devenir « pensionnaire ». Mais ils m'ont rassuré. J'irais à l'école du village, je resterais avec eux, tout irait bien. La première journée, j'étais nerveux. Je me sentais seul sans Mushum près de moi. Après tout, c'était lui mon premier professeur! Et puis, même si j'avais très envie d'apprendre à lire et à écrire, j'avais peur que l'école ne remplace mon autre éducation, celle que Mushum me donnait. Mais finalement, j'ai adoré l'école. Il y avait toujours plein d'activités. Et quand la classe était finie, c'était un vrai plaisir de prendre l'autobus scolaire avec mes amis pour rentrer chez moi!
Messenak - Cet hiver-là, Mushum et moi avons reçu une invitation. Nukum, mon arrière grand-mère, nous a demandé de venir la rejoindre dans son campement d'hiver. Alors, congé d'école pour une semaine! Nous sommes partis très tôt le matin. Il faut 5 heures de motoneige à travers la forêt pour se rendre au campement. J'avais hâte d'arriver! Surtout que Nukum m'avait envoyé un message spécial: elle avait une surprise pour moi, quelque chose d'important! Lorsque nous arrêtions pour nous reposer, j'essayais d'arracher des indices à Mushum, mais rien à faire! Je ne connaissais pas Nukum. Je ne l'avais jamais rencontrée. Elle vivait loin et passait presque toute l'année dans la forêt.
Zacharie Bellefleur - Nukum a 86 ans. Bien avant ma naissance, avant la formation des réserves, elle vivait en nomade, comme nos ancêtres. Encore aujourd'hui, malgré son âge, elle part pour le territoire de chasse à l'automne et ne revient qu'au printemps.
Messenak - Je n'avais pas connu mon arrière-grand-père non plus. Tout ce que je savais, c'est qu'il était mort à l'automne et que tout le monde en avait parlé comme s'il était quelqu'un de très important.
Zacharie Bellefleur - Ton arrière-grand-père était un joueur de tambour. Chez les Innus, c'est un rôle très respecté, parce que le tambour est le messager entre les hommes et les animaux.
Messenak - Pourquoi c'était ton père qui jouait du tambour, Mushum? Les aînés l'avaient choisi?
Zacharie Bellefleur - C'est le tambour qui choisit le joueur, Messenak... Penashue a rêvé au tambour, c'est ça, le signe.
Messenak - Après le souper, Nukum m'a donné des mocassins. Ils étaient parfaits, juste à ma taille. Quand je lui ai demandé si c'était ça ma surprise, elle n'a pas répondu. Elle souriait d'un air mystérieux. Quand la radio nous a annoncé qu'on aurait la visite du frère de Mushum et de sa femme, tout est devenu encore plus intrigant. Est-ce à cause de tous ces mystères que cette nuit-là, j'ai fait un si étrange rêve?
C'était l'hiver. Je pêchais sur la glace. J'essayais de prendre Kukumess, la grosse truite. Je n'étais pas seul, il y avait plein d'autres personnes qui pêchaient. Même Nukum était là. On entendait le tambour résonner. Puis, tout à coup, j'ai vu Metshu, l'aigle. Il était tout près de moi. Mais personne ne le voyait. Seulement moi! Metshu me parlait, mais je ne le comprenais pas. Soudain, il a disparu. Tout a changé et je me suis retrouvé petit, avec ma mère, près d'un feu.
Messenak - Le lendemain, Mushum et moi nous sommes occupés du bois pour le feu. J'avais envie de parler de mon rêve à Mushum, mais nous étions trop occupés et puis, je ne savais pas comment. À notre retour, la visite venait d'arriver. Dans la tente de Nukum, et partout autour, ça débordait d'activité. Je sentais de plus en plus que quelque chose se préparait. Presque toute ma famille était là! J'ai raconté mon rêve à Mushum, finalement.
Zacharie Bellefleur - Tes rêves sont importants Messenak. Ils sont un contact avec le monde des esprits. Avec le temps, tu vas apprendre à comprendre tes rêves, ce qu'ils veulent te dire. Aujourd'hui, si tu veux, je peux t'aider à regarder dans ton coeur, à lire le message de Metshu.
Messenak - Tu crois qu'il voulait vraiment me dire quelque chose?
Zacharie Bellefleur - On dit que Metshu est le sage, celui qui voit loin, qui comprend. Tu as dit qu'il te parlait, dans ton rêve. Peut-être que tu as en toi des questions auxquelles il peut répondre.
Messenak - Pourquoi Nukum était dans mon rêve?
Zacharie Bellefleur - Nukum est une ancienne, l'aînée des femmes de ta famille, ton arrière grand-mère. Elle a beaucoup à te donner. Peut-être que Metshu voulait te dire qu'elle aussi a des réponses à tes questions.
Messenak - Je me demandais aussi pourquoi j'avais rêvé à ma mère, mais je n'ai rien demandé à Mushum. J'avais l'impression qu'elle était venue me dire qu'elle était fière de moi.
Zacharie Bellefleur - Il y a une autre chose importante dans ton rêve, Messenak. Tu as rêvé au tambour, pour une première fois... Peut-être que tu toucheras le tambour plus tard, comme ton arrière-grand-père. C'est peut-être ça que Metshu, celui qui voit loin, est venu te dire.
Messenak - Puis, le moment que j'attendais est arrivé. Nukum m'a demandé de mettre mes mocassins et de me vêtir de mon habit traditionnel de chasseur. Mes premières raquettes! Nukum m'avait dit, en me les donnant: « Tiens, Kanatuut, c'est pour toi » En me donnant mes premières raquettes, qu'elle avait fabriquées elle-même, Nukum l'ancienne me faisait le cadeau de la liberté. Je pourrais enfin aller où je voulais, suivre les autres, sans obstacle. Il était fini le temps où j'étais prisonnier de la neige! J'étais tellement libre que je me suis presque envolé. Ce jour-là, avec Mushum, chaussé de mes raquettes, j'ai fait mes premiers pas sur le sentier de l'homme, du chasseur innu, Kanatuut.
Zacharie Bellefleur - Le mois de mai se dit: nissi-pishim. Ça veut dire « quand l'outarde arrive ». Alors, au printemps, les Innus qui avaient passé l'hiver dans le bois, revenaient vers la côte pour un autre cycle de chasse. Encore aujourd'hui, quand les oiseaux migrateurs reviennent, nous sommes au rendez-vous.
Messenak - Mushum est capable de parler à l'outarde, de l'appeler. Il me l'a enseigné. Puis, après le temps de l'outarde, c'est le temps de la pêche! Au début de l'été, le saumon sort de la mer et remonte la rivière où il est né pour aller se reproduire. Depuis toujours, les Innus de ma région se rassemblent à l'embouchure de la rivière Moisie pour rencontrer le saumon. On passe un mois sur la rivière, on pêche, on fait des blagues. Moi, ce que j'aime de la pêche, c'est qu'on se retrouve plein de monde ensemble! Ça me fait penser à ce que Mushum m'a dit, un jour...
Zacharie Bellefleur - Quand t'es un Innu, que tu vis en Innu, t'es jamais seul, tu fais partie d'un groupe, d'une grande famille. Tu travailles pour le bien-être de la communauté et la communauté à son tour, s'occupe de toi. On a un mot pour parler de ces moments qu'on passe ensemble : « mamukataiak ». C'est un des mots les plus importants de notre langue, car il résume bien ce que nous aimons, comment nous vivons.
Messenak - Quand c'est l'été, on ne peut pas aller dans le bois, parce qu'il y a trop de moustiques. Alors, on va à la mer!
Zacharie Bellefleur - Vivre selon les cycles de la nature, ce n'est pas seulement vivre au jour le jour. L'été, c'est aussi le moment où les chasseurs organisent leur prochain départ vers le territoire de chasse. On prépare les tentes, on fait provision de nourriture sèche, on répare ou on fabrique les canots. Pour l'Innu, vivre au rythme des saisons, c'est aussi « prévoir ».
Messenak - Au début du mois d'août, il y a le Festival de musique autochtone de Mani-utenam, Innu Nikamu, qui veut dire: « L'indien chante ». C'est à Innu Nikamu que mes parents se sont rencontrés. Alors, quand j'y vais, c'est toujours spécial pour moi. Comme si je retournais à mon lieu de naissance. L'été dernier, à Innu Nikamu, Kashtin a donné un spectacle exprès pour nous, les enfants. C'était vraiment excitant pour moi, parce que ma tante Kathia et mon oncle Tuktu sont venus chanter aussi. J'ai aussi adoré le spectacle qu'a donné un groupe de jeunes avec mon cousin Jean-François qui chantait et jouait de la guitare. Mais quelques semaines après, ce souvenir est devenu triste, parce que Jean-François s'était suicidé. Au début de septembre, même si l'école était déjà recommencée, Mushum m'a invité à participer à la chasse spéciale, dans la région de Schefferville, à 10 heures de train de chez nous. Durant le voyage, je pensais à Jean-François. Il avait été invité lui aussi. S'il ne s'était pas suicidé, on serait ensemble. À travers la vitre du train, je regardais le paysage, les montagnes, le ravin, et j'avais l'impression qu'il était là, je sentais sa présence partout autour. Quand nous sommes arrivés au territoire où nous devions camper, j'avais l'impression d'être sur une autre planète. Il n'y avait presque pas d'arbres. C'est parce que nous étions au début de Mushuat — la toundra — comme m'a dit Mushum. Mais j'étais surpris, parce qu'il y avait des gros trous, partout. Plus tard, un aîné de Schefferville, Uldéric, est venu nous rejoindre et m'a expliqué que les trous étaient des mines à ciel ouvert, que les hommes et les machines avaient creusées pour prendre le fer. Puis, il a dit quelque chose qui m'a frappé. Il a parlé des blessures de « notre mère la Terre ». Il a dit qu'on pouvait prendre à la Terre, mais qu'il fallait rendre, aussi, et surtout, réparer les blessures qu'on lui fait. J'aimais ça l'entendre parler de la Terre comme si c'était une personne... une personne qu'il aimait. Avec Uldéric et sa femme, nous sommes finalement arrivés au campement. Un des frères de Mushum, qui était parti à l'avance, avait déjà tué un caribou. Il y aurait donc de la nourriture pour tout le monde jusqu'au moment des premières chasses. Avec Évelyne, on a préparé « uatnan », un médicament fait d'écorce de mélèze bouilli.
Messenak - Uldéric et quelques autres ont commencé à monter la tente pour faire un matutishan. Je suivais tout avec attention, parce que Mushum m'avait dit que j'allais y participer. Je savais que le matutishan était une vieille tradition innue, mais je ne comprenais pas exactement le sens qu'elle avait.
Zacharie Bellefleur - Autrefois, avant l'époque des réserves, quand on partait dans le bois pour l'hiver, on empruntait la route des portages, « pakatakan », pour se rendre jusqu'au territoire de chasse. On remontait par les grandes rivières, en canot à la perche, contre le courant, jusqu'au partage des eaux. Là, on plantait les perches. On n'en avait plus besoin parce qu’à ce moment-là les rivières coulent vers le nord. Souvent, il y avait des rapides, des passages impraticables. On continuait alors en portages, parfois sur de longues distances, c’était épuisants. Encore aujourd'hui, on refait les mêmes trajets que nos ancêtres. Un jour je t'emmènerai avec moi, Messenak. Tu verras les traces que ces portages ont laissées dans la terre...
Messenak - C'était donc pour se reposer de la fatigue du voyage et pour se préparer à la chasse qu'on faisait le matutishan. Avec le feu, l'eau, les branches de sapin et les pierres, on reposait notre corps, on se purifiait. Plus tard, Mushum m'a dit que maintenant que nos corps étaient bien reposés, on allait s'occuper de nourrir notre coeur. Il m'a emmené dans la grande tente, où Uldéric a raconté la légende de Metshu, l'aigle. Avec ses paroles et son tambour, l'ancien nous a conté une histoire que les chasseurs de mon peuple se racontaient déjà il y a des centaines d'années. L'histoire de l'aigle géant, blessé, qu'un chasseur soigna... et qui le remercia en lui disant où trouver le caribou dont il avait besoin pour nourrir sa famille. Avec son histoire, Uldéric m'avait ouvert les portes d'un autre monde. Je ne savais pas exactement lequel, mais ce que je ressentais, au moment où le tambour entrait en moi et résonnait partout dans mon corps, c'est l'impression d'avoir été initié à une sagesse ancienne, vieille comme la Terre. Quand les plus jeunes se sont couchés, j'ai veillé avec Mushum, son frère et Uldéric. Ils m'ont parlé longtemps de la forêt, de ses lois et de ce qu'ils appelaient nos alliés et nos guides: « les maîtres des animaux ». Ils m'ont parlé de « Papakassik », le maître du caribou, de « Ushuapeu », le maître de ceux qui volent. Ils m’ont parlé aussi de « Messenak », le maître des animaux aquatiques. Mushum m'a appris que je portais ce nom à cause de mon caractère, quand j'étais petit : curieux et agile comme la loutre. Ce soir-là, quand je me suis couché, ma tête était remplie de pensées. Tout à coup, je sentais que je faisais partie d'un univers beaucoup plus grand que ce que je croyais, un univers où j'étais important, mais pas plus que tous ses autres habitants, pas plus que la pie qui vient se nourrir à notre campement, pas plus que le caribou que j'allais peut-être tuer le lendemain.
Le lendemain, c'était ma première chasse. On s'est levés tôt, Mushum et moi, et on est partis à la recherche du caribou. J'étais un peu nerveux et en même temps, j'étais fier. J'allais pouvoir tuer mon premier caribou et contribuer, moi aussi, à la vie de ma communauté. Quand le caribou est tombé, je me suis demandé qui était le plus content, Mushum ou moi?
Zacharie Bellefleur - C'est par respect pour l'animal qu'on a tué et qui nous a nourri qu'on remet son crâne à la nature.
Messenak - Il me semble que j'ai parcouru un long chemin depuis 7 ans. Le petit Messenak, qui avait peur du lièvre mort, a grandi de bien des façons. Je sais aussi que mon voyage ne fait que commencer. Heureusement, j'ai beaucoup de guides. Il y a Mushum. Il y a ma grande famille. Il y a tout ce qui m'entoure, tout ce qui vit et que j'apprends à reconnaître, à aimer et à respecter. Et il y a, en dedans de moi, la grande fierté d'être aujourd'hui, comme mes ancêtres, un Innu.

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Citation

Eddy Malenfant (cinéaste), “Innu. "L'enseignement traditionnel d'un grand-père innu (Shakani) à son petit-fils (Messenak)",” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, accessed September 22, 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/456.