Nepton, Suzie
Title
Nepton, Suzie
Subject
Mashteuiatsh système de santé; Mashteuiatsh services sociaux; médecine traditionnelle; Mashteuiatsh jeunes; jeux autochtones
Description
état de la santé et des services sociaux à Mashteuiatsh
Creator
Nepton, Suzie (interviewé)
St-Onge, Evelyne (intervieweur)
Malenfant, Eddy (cinéaste)
Source
Production Manitu inc.
Publisher
Production Manitu inc.
Date
2000
Rights
Production Manitu inc.
Relation
Suzie Nepton from CRC Uetshit Takuaimatishun on Vimeo.
Language
Français
Coverage
Entretien à Mashteuiatsh
Type
vidéo | video
Format
Mp4 11 min. 48 s.
Original Format
vidéo | video
Transcription
Évelyne (00:00): J’aimerais savoir comment se porte la santé ici, dans la communauté?
Suzie: Alors, quand on parle de la santé à Mashteuiatsh, c’est qu’on se réfère, nous, toujours à l’Enquête social et de santé qui a eu lieu en 1993 ici, avec tous les membres résidents de la communauté. On peut dire que les problèmes majeurs qui ont été identifiés lors de cette enquête-là, où une grosse partie de la population a participé. C’est d’abord, dans nos grandes préoccupations les problèmes de toxicomanie, les problèmes de détresse psychologique, les problèmes de diabète, les problèmes de rhumatisme, d’arthrite. Il y en a d’autres, mais je vous dirais que ceux qui nous préoccupent principalement, sur lesquels on veut beaucoup travailler ce sont ceux-là. Alors quand on parle de la santé de la population de Mashteuiatsh, ce sont les préoccupations sur lesquelles on va beaucoup s’attarder. Mais bien sûr, il faut faire les liens de la santé de la population avec la situation économique de la population. On sait que les communautés autochtones, dont Mashteuiatsh naturellement, ont une situation économique précaire. On sait qu’il y a beaucoup de travail à faire dans le développement économique de la communauté et on le sait que globalement dans des communautés où il y a de la pauvreté, alors la situation de santé et sociale naturellement s’en ressent.
Évelyne (01:18): Est-ce que vous avez recours à une médecine traditionnelle mettons? En fais-tu?
Suzie: Je trouve ça intéressant comme question parce qu’on a eu beaucoup de réflexions sur justement, l’impact de la médecine traditionnelle. On le sait que nos aînés, que plusieurs membres de notre communauté vont beaucoup pratiquer leur médecine traditionnelle, donc ce qu’ils ont appris au niveau des familles. Nous, dans les services, dans les services sociaux et santé, on a actuellement, je peux vous dire qu’on essaie de travailler de plus en plus avec justement des membres de la communauté pour avoir ce partage-là de connaissances et pouvoir intégrer dans ce qu’on fait, toutes ces traditions-là culturelles qui existent et ces connaissances-là d’expertises qu’on va retrouver chez nos membres de la population. Alors, on peut vous dire qu’on est en voie de développement dans tout ce qui est médecine traditionnelle, mais ça se passe beaucoup au niveau des familles à partir de ce qu’ils [les membres de la communauté] ont comme expertise.
Évelyne (02:16): Et vous trouvez ça comment?
Suzie: Bon bien moi, je trouve ça super intéressant parce qu’on se rend compte ici, dans la question des services, là où on a des bonnes réussites, c’est définitivement là où les membres de la communauté sont avec nous autres parce qu’on est conscient qu’on n'arrivera pas à relever tous nos défis communautaires si on n'a pas avec nous autres la communauté. Donc, nous on se voit beaucoup comme des gens qui vont accompagner la communauté vers le processus de guérison. Donc, on se voit avec nos connaissances, mais on a besoin aussi de la connaissance de la communauté et on a besoin aussi de les impliquer dans ce qu’on fait parce que ce sont eux qui sont les mieux placés pour connaitre, dans le fond, qu’est-ce qu’ils ont besoin et qu’est-ce qu’on doit mettre en place pour accompagner ce processus de guérison-là parce que c’est sûr qu’on a besoin de services spécialisés quand on parle d’un problème de cancer, on a besoin de ressources spécialisées. Mais on sait aussi que le processus de guérison, c’est beaucoup à partir de ce que les gens ont besoin, à partir de leur volonté. Donc, il faut partir de là, de ce qu’est la personne et nous dans le fond, de venir accompagner ce cheminement-là. C’est comme ça qu’on se voit aux services sociaux et santé.
Évelyne (03:26): Et au niveau des services sociaux, ce sont quels services que vous donnez?
Suzie: Alors, donc, nous autres au niveau des services sociaux, on a mis en place au cours de la dernière année, une nouvelle structure par programme qu’on appelle où chaque programme est en fonction des problématiques qu’on a identifiées dans la communauté auxquelles il faut s’attaquer. Alors on sait que quand on a un problème de toxicomanie, il faut avoir naturellement un programme qui va intervenir autant du domaine de la prévention que du domaine curatif. Donc, on dit qu’il faut travailler à guérir le problème. Il faut travailler aussi pour ne pas qu’il revienne, mais il faut travailler aussi pour ne pas qu’il apparaisse du tout. Donc, il faut être auprès des jeunes en prévention, auprès de nos familles, auprès de la communauté, mais aussi, donner des traitements ou soigner les gens lorsqu’ils sont malades. Alors, nos programmes, on essaie de les travailler pour couvrir tous ces champs d’interventions-là et toujours naturellement en impliquant notre communauté. On prend l’exemple justement en toxicomanie, on a exemple un comité bénévole qui travaille avec nous autres pour justement accompagner les gens dans leur processus de guérison. Alors, c’est comme ça que nous on se voit beaucoup, avec la communauté, beaucoup…
Évelyne (04:35): Et au niveau des jeunes, tu dis qu’il y a des moyens. C’est quoi?
Suzie: Oui. C’est qu’au niveau des services sociaux, c’est sûr qu’on a plusieurs programmes parce qu’ici, on a fait la prise en charge en Protection de la jeunesse au niveau des jeunes contrevenants, on a des programmes Enfance-famille qu’on appelle où on va avoir le programme par exemple Nimakinium au niveau des écoles, programme de prévention en milieu scolaire. On a naturellement les programmes en santé mentale pour travailler au niveau de nos problématiques de détresse psychologique. On va avoir les programmes au niveau de la violence parce qu’on le sait qu’avec la toxicomanie souvent on va retrouver une problématique de violence et de négligence chez nos jeunes. Donc, il faut mettre en place tous les programmes pour venir couvrir ces problématiques-là et supporter la communauté dans sa guérison. Du côté de la santé, on a aussi plusieurs programmes : on a le programme de soins à domicile pour les gens qui ont des besoins, on a les programmes qu’on appelle de santé courante, donc ceux qui ont besoin de venir rencontrer des infirmières en consultation ou d’autres spécialistes de la santé pour se supporter dans leur problématique de santé, on a un programme diabète parce qu’on sait que le diabète est une problématique majeure chez les Premières Nations, dont notre communauté. On a des programmes au niveau des maladies cardio-vasculaires parce que ça aussi on sait que le diabète va causer des problèmes physiques chez les personnes dont entre autres, [qui souffrent de maladies] cardio-vasculaires, alors il faut mettre en place des programmes pour venir prévenir dans le fond la maladie ou encore venir supporter les gens qui en sont atteints. Alors c’est ça et on a d’autres programmes. Je vais vous identifier en tout cas ceux vite qui me viennent comme ça.
Évelyne (06:01): C’est les programmes de prévention.
Suzie: C’est des programmes de prévention et aussi...
Évelyne (06:05): D’information ou de...
Suzie: Oui. Dans la prévention, on va faire de l’information, on va faire de la sensibilisation, on va faire de l’accompagnement, on va faire aussi naturellement ce qu’on appelle du curatif. Il y a aussi des traitements qui se donnent chez nous par des infirmières entre autres et les intervenants sociaux. Ils ont des suivis au niveau des jeunes en difficulté, au niveau des familles qui sont en difficulté, qui ont besoin d’aide ou des adultes. Ça, c’est sûr. Et ce qu’on a de particulier aux services sociaux et santé, c’est qu’avec nous, on a tout le volet loisir : activités sportives, activités culturelles. Ce qui fait que nous, on peut intégrer dans ce qu’on fait au niveau des services aussi, tout le volet activités. Alors exemple, au niveau de la Maison des jeunes ou entre autres du Café jeunesse qu’on a pour notre clientèle 14-18 ans, c’est que là, les infirmières peuvent eux autres aller faire des programmes de prévention, mais dans cadre où les jeunes vont aussi avoir des activités, s’amuser. On prend l’exemple des Jeux autochtones que je trouve que la rencontre se tient dans ce cadre-là, je trouve que c’est super parce que justement l’organisation des Jeux qui est une organisation communautaire, elle relève de la communauté. C’est des membres bénévoles de la communauté qui la font fonctionner. Nous on est en support seulement. On supporte au niveau de la logistique, on supporte au niveau des groupes de jeunes pour bien naturellement encadrer notre délégation locale, alors ça, je trouve que c’est un beau lien avec nous autres.
Alors, ce que je pourrais dire qui est particulier aux services sociaux et santé, c’est que nous, le Conseil des Montagnais a antérieurement pris la décision d’inclure les loisirs. Donc, tout le secteur des loisirs: activités sportives, culturelles, communautaires avec le volet santé et services sociaux. Ce qui nous permet nous autres naturellement de faire nos activités de prévention, nos interventions préventives ou même curatives en fonction de prétextes de loisirs ou d’activités. Et là, je vais donner l’exemple des Jeux autochtones. Je pense que c’est un bon moment pour faire cette entrevue-là. C’est que, au niveau des Jeux d’abord, c’est une organisation communautaire. Ce ne sont que des bénévoles de la communauté qui fait en sorte que ça existe et que ça été mis en place. Nous, au niveau des services sociaux, santé et loisirs, on est en support. Donc, exemple, le secteur des loisirs va assurer la logistique, va ensuite assurer la coordination des Jeux, donc vont supporter l’organisation communautaire et le Conseil aussi va fournir d’autres ressources de l’organisation pour supporter cette mise en œuvre-là et c’est sûr que ça fait un très beau prétexte pour nous, de venir faire de l’intervention et de profiter de ce moment-là pour faire de la prévention ou de rencontrer nos jeunes. Et ça, dans les services sociaux et santé, quand on regarde le secteur des loisirs, on va voir la Maison des jeunes, on a le Café jeunesse pour la clientèle 14-18 et à l’intérieur de ces regroupements-là si on veut de jeunes, nous, on peut aller faire justement des interventions préventives, mais dans un contexte où les jeunes sont aussi en train quelquefois de s’amuser ou avoir d’autres sortes d’activités. Donc, ce sont des beaux prétextes pour rentrer en contact avec les jeunes et naturellement d’être en mesure nous autres de peut-être d’aller soit faire du dépistage, dépister nos jeunes s’ils sont en difficulté ou tout simplement, venir justement les outiller par rapport aux problématiques auxquelles on est confronté dans la communauté. Alors, c’est des exemples que je donne...
Évelyne (09:12): C’est intéressant. Et...Qu’est-ce que tu aurais à dire admettons si on te demandait de parler à la population de Mashteuiatsh au niveau de la santé ? Qu’est-ce que t’aimerais leur dire ?
Suzie: Alors, ce que je voudrais dire à ma population, c’est qu’on a besoin d’eux. On a un bon défi communautaire à relever. On a des problématiques que la majorité des gens connaissent bien et d’ailleurs, on est proche de la communauté et on veut toujours se rapprocher. On travaille à se rapprocher parce que nous, notre responsabilité, là où on se reconnait un rôle important, c’est d’accompagner la communauté et on le sait qu’on doit supporter la communauté à atteindre un mieux-être. Ça, c’est notre rôle. C’est ce que le Conseil de bande nous donne comme mandat : de travailler pour que la communauté soit outillée, puis qu’on mette en place aussi dans la communauté toutes les organisations ou les groupes ou les comités pour nous supporter dans cette recherche de mieux-être-là et même dans cette atteinte parce que je pense qu’il y a.…On est toujours une approche, je dirais, positive et progressive. On améliore toujours en. Comme on dit, on améliore notre sort. Moi, je dis que c’est ça les services sociaux et santé. Il faut accompagner ce mieux-être-là.
Donc, le message que je pourrais faire à la population de Mashteuiatsh en fonction de la santé de la population, de sa situation sociale c’est qu’il faut être ensemble. On a besoin de chacun. On a besoin nous, de bien connaitre les besoins de la communauté, qu’est-ce que les gens souhaitent en matière de mieux-être parce que nous, on se voit un rôle d’accompagnateur du processus de guérison chez notre population et ce qu’on souhaite c’est qu’il ne faut pas lâcher. Je pense qu’il faut être ensemble. Il faut se faire confiance et il faut se donner ensemble. Il faut se tenir par la main et il faut se donner ensemble un but commun dans cette recherche de guérison et moi, j’y crois. J’y crois fortement, mais oui, on a des bons défis à relever. On a des bons défis parce qu’on regarde nos jeunes. Quand on regarde la population de Mashteuiatsh, on a 50% des gens qui sont en bas de 25 ans, alors quand on regarde tout ce que ça peut représenter comme jeunes, comme énergie et comme dynamisme, moi, je dis chapeau ! Mais en même temps, c’est que ces jeunes-là ont besoin de nous, [ils] ont besoin qu’on soit là naturellement pour qu’ils soient bien, qu’ils soient dans un mieux-être individuel, qu’ils soient fiers d’eux parce que oui, la fierté autochtone j’y crois. Il faut que nos jeunes soient fiers, soient fiers d’être Indiens, soient fiers d’être membres de la communauté de Mashteuiatsh. C’est ça, il faut y travailler et je pense que nous, on a une responsabilité aussi là-dedans, de supporter nos jeunes.
Suzie: Alors, quand on parle de la santé à Mashteuiatsh, c’est qu’on se réfère, nous, toujours à l’Enquête social et de santé qui a eu lieu en 1993 ici, avec tous les membres résidents de la communauté. On peut dire que les problèmes majeurs qui ont été identifiés lors de cette enquête-là, où une grosse partie de la population a participé. C’est d’abord, dans nos grandes préoccupations les problèmes de toxicomanie, les problèmes de détresse psychologique, les problèmes de diabète, les problèmes de rhumatisme, d’arthrite. Il y en a d’autres, mais je vous dirais que ceux qui nous préoccupent principalement, sur lesquels on veut beaucoup travailler ce sont ceux-là. Alors quand on parle de la santé de la population de Mashteuiatsh, ce sont les préoccupations sur lesquelles on va beaucoup s’attarder. Mais bien sûr, il faut faire les liens de la santé de la population avec la situation économique de la population. On sait que les communautés autochtones, dont Mashteuiatsh naturellement, ont une situation économique précaire. On sait qu’il y a beaucoup de travail à faire dans le développement économique de la communauté et on le sait que globalement dans des communautés où il y a de la pauvreté, alors la situation de santé et sociale naturellement s’en ressent.
Évelyne (01:18): Est-ce que vous avez recours à une médecine traditionnelle mettons? En fais-tu?
Suzie: Je trouve ça intéressant comme question parce qu’on a eu beaucoup de réflexions sur justement, l’impact de la médecine traditionnelle. On le sait que nos aînés, que plusieurs membres de notre communauté vont beaucoup pratiquer leur médecine traditionnelle, donc ce qu’ils ont appris au niveau des familles. Nous, dans les services, dans les services sociaux et santé, on a actuellement, je peux vous dire qu’on essaie de travailler de plus en plus avec justement des membres de la communauté pour avoir ce partage-là de connaissances et pouvoir intégrer dans ce qu’on fait, toutes ces traditions-là culturelles qui existent et ces connaissances-là d’expertises qu’on va retrouver chez nos membres de la population. Alors, on peut vous dire qu’on est en voie de développement dans tout ce qui est médecine traditionnelle, mais ça se passe beaucoup au niveau des familles à partir de ce qu’ils [les membres de la communauté] ont comme expertise.
Évelyne (02:16): Et vous trouvez ça comment?
Suzie: Bon bien moi, je trouve ça super intéressant parce qu’on se rend compte ici, dans la question des services, là où on a des bonnes réussites, c’est définitivement là où les membres de la communauté sont avec nous autres parce qu’on est conscient qu’on n'arrivera pas à relever tous nos défis communautaires si on n'a pas avec nous autres la communauté. Donc, nous on se voit beaucoup comme des gens qui vont accompagner la communauté vers le processus de guérison. Donc, on se voit avec nos connaissances, mais on a besoin aussi de la connaissance de la communauté et on a besoin aussi de les impliquer dans ce qu’on fait parce que ce sont eux qui sont les mieux placés pour connaitre, dans le fond, qu’est-ce qu’ils ont besoin et qu’est-ce qu’on doit mettre en place pour accompagner ce processus de guérison-là parce que c’est sûr qu’on a besoin de services spécialisés quand on parle d’un problème de cancer, on a besoin de ressources spécialisées. Mais on sait aussi que le processus de guérison, c’est beaucoup à partir de ce que les gens ont besoin, à partir de leur volonté. Donc, il faut partir de là, de ce qu’est la personne et nous dans le fond, de venir accompagner ce cheminement-là. C’est comme ça qu’on se voit aux services sociaux et santé.
Évelyne (03:26): Et au niveau des services sociaux, ce sont quels services que vous donnez?
Suzie: Alors, donc, nous autres au niveau des services sociaux, on a mis en place au cours de la dernière année, une nouvelle structure par programme qu’on appelle où chaque programme est en fonction des problématiques qu’on a identifiées dans la communauté auxquelles il faut s’attaquer. Alors on sait que quand on a un problème de toxicomanie, il faut avoir naturellement un programme qui va intervenir autant du domaine de la prévention que du domaine curatif. Donc, on dit qu’il faut travailler à guérir le problème. Il faut travailler aussi pour ne pas qu’il revienne, mais il faut travailler aussi pour ne pas qu’il apparaisse du tout. Donc, il faut être auprès des jeunes en prévention, auprès de nos familles, auprès de la communauté, mais aussi, donner des traitements ou soigner les gens lorsqu’ils sont malades. Alors, nos programmes, on essaie de les travailler pour couvrir tous ces champs d’interventions-là et toujours naturellement en impliquant notre communauté. On prend l’exemple justement en toxicomanie, on a exemple un comité bénévole qui travaille avec nous autres pour justement accompagner les gens dans leur processus de guérison. Alors, c’est comme ça que nous on se voit beaucoup, avec la communauté, beaucoup…
Évelyne (04:35): Et au niveau des jeunes, tu dis qu’il y a des moyens. C’est quoi?
Suzie: Oui. C’est qu’au niveau des services sociaux, c’est sûr qu’on a plusieurs programmes parce qu’ici, on a fait la prise en charge en Protection de la jeunesse au niveau des jeunes contrevenants, on a des programmes Enfance-famille qu’on appelle où on va avoir le programme par exemple Nimakinium au niveau des écoles, programme de prévention en milieu scolaire. On a naturellement les programmes en santé mentale pour travailler au niveau de nos problématiques de détresse psychologique. On va avoir les programmes au niveau de la violence parce qu’on le sait qu’avec la toxicomanie souvent on va retrouver une problématique de violence et de négligence chez nos jeunes. Donc, il faut mettre en place tous les programmes pour venir couvrir ces problématiques-là et supporter la communauté dans sa guérison. Du côté de la santé, on a aussi plusieurs programmes : on a le programme de soins à domicile pour les gens qui ont des besoins, on a les programmes qu’on appelle de santé courante, donc ceux qui ont besoin de venir rencontrer des infirmières en consultation ou d’autres spécialistes de la santé pour se supporter dans leur problématique de santé, on a un programme diabète parce qu’on sait que le diabète est une problématique majeure chez les Premières Nations, dont notre communauté. On a des programmes au niveau des maladies cardio-vasculaires parce que ça aussi on sait que le diabète va causer des problèmes physiques chez les personnes dont entre autres, [qui souffrent de maladies] cardio-vasculaires, alors il faut mettre en place des programmes pour venir prévenir dans le fond la maladie ou encore venir supporter les gens qui en sont atteints. Alors c’est ça et on a d’autres programmes. Je vais vous identifier en tout cas ceux vite qui me viennent comme ça.
Évelyne (06:01): C’est les programmes de prévention.
Suzie: C’est des programmes de prévention et aussi...
Évelyne (06:05): D’information ou de...
Suzie: Oui. Dans la prévention, on va faire de l’information, on va faire de la sensibilisation, on va faire de l’accompagnement, on va faire aussi naturellement ce qu’on appelle du curatif. Il y a aussi des traitements qui se donnent chez nous par des infirmières entre autres et les intervenants sociaux. Ils ont des suivis au niveau des jeunes en difficulté, au niveau des familles qui sont en difficulté, qui ont besoin d’aide ou des adultes. Ça, c’est sûr. Et ce qu’on a de particulier aux services sociaux et santé, c’est qu’avec nous, on a tout le volet loisir : activités sportives, activités culturelles. Ce qui fait que nous, on peut intégrer dans ce qu’on fait au niveau des services aussi, tout le volet activités. Alors exemple, au niveau de la Maison des jeunes ou entre autres du Café jeunesse qu’on a pour notre clientèle 14-18 ans, c’est que là, les infirmières peuvent eux autres aller faire des programmes de prévention, mais dans cadre où les jeunes vont aussi avoir des activités, s’amuser. On prend l’exemple des Jeux autochtones que je trouve que la rencontre se tient dans ce cadre-là, je trouve que c’est super parce que justement l’organisation des Jeux qui est une organisation communautaire, elle relève de la communauté. C’est des membres bénévoles de la communauté qui la font fonctionner. Nous on est en support seulement. On supporte au niveau de la logistique, on supporte au niveau des groupes de jeunes pour bien naturellement encadrer notre délégation locale, alors ça, je trouve que c’est un beau lien avec nous autres.
Alors, ce que je pourrais dire qui est particulier aux services sociaux et santé, c’est que nous, le Conseil des Montagnais a antérieurement pris la décision d’inclure les loisirs. Donc, tout le secteur des loisirs: activités sportives, culturelles, communautaires avec le volet santé et services sociaux. Ce qui nous permet nous autres naturellement de faire nos activités de prévention, nos interventions préventives ou même curatives en fonction de prétextes de loisirs ou d’activités. Et là, je vais donner l’exemple des Jeux autochtones. Je pense que c’est un bon moment pour faire cette entrevue-là. C’est que, au niveau des Jeux d’abord, c’est une organisation communautaire. Ce ne sont que des bénévoles de la communauté qui fait en sorte que ça existe et que ça été mis en place. Nous, au niveau des services sociaux, santé et loisirs, on est en support. Donc, exemple, le secteur des loisirs va assurer la logistique, va ensuite assurer la coordination des Jeux, donc vont supporter l’organisation communautaire et le Conseil aussi va fournir d’autres ressources de l’organisation pour supporter cette mise en œuvre-là et c’est sûr que ça fait un très beau prétexte pour nous, de venir faire de l’intervention et de profiter de ce moment-là pour faire de la prévention ou de rencontrer nos jeunes. Et ça, dans les services sociaux et santé, quand on regarde le secteur des loisirs, on va voir la Maison des jeunes, on a le Café jeunesse pour la clientèle 14-18 et à l’intérieur de ces regroupements-là si on veut de jeunes, nous, on peut aller faire justement des interventions préventives, mais dans un contexte où les jeunes sont aussi en train quelquefois de s’amuser ou avoir d’autres sortes d’activités. Donc, ce sont des beaux prétextes pour rentrer en contact avec les jeunes et naturellement d’être en mesure nous autres de peut-être d’aller soit faire du dépistage, dépister nos jeunes s’ils sont en difficulté ou tout simplement, venir justement les outiller par rapport aux problématiques auxquelles on est confronté dans la communauté. Alors, c’est des exemples que je donne...
Évelyne (09:12): C’est intéressant. Et...Qu’est-ce que tu aurais à dire admettons si on te demandait de parler à la population de Mashteuiatsh au niveau de la santé ? Qu’est-ce que t’aimerais leur dire ?
Suzie: Alors, ce que je voudrais dire à ma population, c’est qu’on a besoin d’eux. On a un bon défi communautaire à relever. On a des problématiques que la majorité des gens connaissent bien et d’ailleurs, on est proche de la communauté et on veut toujours se rapprocher. On travaille à se rapprocher parce que nous, notre responsabilité, là où on se reconnait un rôle important, c’est d’accompagner la communauté et on le sait qu’on doit supporter la communauté à atteindre un mieux-être. Ça, c’est notre rôle. C’est ce que le Conseil de bande nous donne comme mandat : de travailler pour que la communauté soit outillée, puis qu’on mette en place aussi dans la communauté toutes les organisations ou les groupes ou les comités pour nous supporter dans cette recherche de mieux-être-là et même dans cette atteinte parce que je pense qu’il y a.…On est toujours une approche, je dirais, positive et progressive. On améliore toujours en. Comme on dit, on améliore notre sort. Moi, je dis que c’est ça les services sociaux et santé. Il faut accompagner ce mieux-être-là.
Donc, le message que je pourrais faire à la population de Mashteuiatsh en fonction de la santé de la population, de sa situation sociale c’est qu’il faut être ensemble. On a besoin de chacun. On a besoin nous, de bien connaitre les besoins de la communauté, qu’est-ce que les gens souhaitent en matière de mieux-être parce que nous, on se voit un rôle d’accompagnateur du processus de guérison chez notre population et ce qu’on souhaite c’est qu’il ne faut pas lâcher. Je pense qu’il faut être ensemble. Il faut se faire confiance et il faut se donner ensemble. Il faut se tenir par la main et il faut se donner ensemble un but commun dans cette recherche de guérison et moi, j’y crois. J’y crois fortement, mais oui, on a des bons défis à relever. On a des bons défis parce qu’on regarde nos jeunes. Quand on regarde la population de Mashteuiatsh, on a 50% des gens qui sont en bas de 25 ans, alors quand on regarde tout ce que ça peut représenter comme jeunes, comme énergie et comme dynamisme, moi, je dis chapeau ! Mais en même temps, c’est que ces jeunes-là ont besoin de nous, [ils] ont besoin qu’on soit là naturellement pour qu’ils soient bien, qu’ils soient dans un mieux-être individuel, qu’ils soient fiers d’eux parce que oui, la fierté autochtone j’y crois. Il faut que nos jeunes soient fiers, soient fiers d’être Indiens, soient fiers d’être membres de la communauté de Mashteuiatsh. C’est ça, il faut y travailler et je pense que nous, on a une responsabilité aussi là-dedans, de supporter nos jeunes.
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Citation
Nepton, Suzie (interviewé), St-Onge, Evelyne (intervieweur), and Malenfant, Eddy (cinéaste), “Nepton, Suzie,” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, accessed November 22, 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/356.