Decontie Pauline
Title
Decontie Pauline
Subject
histoire; famille; éducation; pensionnat; mariage; travail
Description
entretiens Pauline Decontie et automn sa petite fille
Creator
Pauline Decontie (interviewé)
Automn Decontie (intervieweur)
Source
Groupe Anishnabeg
Publisher
Groupe Anishnabeg
Date
2021
Contributor
Paige Brascoupé
Rights
Groupe Anishnabeg
Relation
Type
vidéo | video
Format
mp4 26 min 44 s.
Original Format
vidéo | video
Transcription
Transcription
L’histoire de Kokom
Autumn: Grand-mère, où avez-vous été élevée?
Pauline: Par ici, c’est connu sous le nom de « Way Up Stream ». J’ai été élevée là-bas. Je suis née là-bas. Il y avait trois familles de Côté. L’une d’entre elles était Joe Côté. Lui et sa femme ont élevé ma mère et c’est là que je suis née. Nous avons vécu dans cette ferme jusqu’à ce que j’ai l’âge de trois ans. Celle-ci s’appelait Way Up Stream by Butternut.
Autumn: Quand êtes-vous née?
Pauline: Je suis née en 1942. Je pense que la Grande dépression , comme on l’appelait, était sur le point de se terminer. Les gens étaient très pauvres à l’époque. Il y avait une guerre qui touchait à sa fin et c’est là que j’ai vu la lumière du jour. Je pense que les femmes s’entraidaient pour accoucher, on les appelait les sages-femmes. Les gens avaient des temps difficiles à l’époque et étaient pauvres aussi. Je crois qu’à cette époque, ils distribuaient encore des tickets de rationnement pour pouvoir acheter quelque chose comme de la viande. On leur donnait une certaine quantité. C’est donc comme ça qu’ils s’en sont sorties et qu’ils ont eu un mode de vie décent. Je ne savais pas du tout que nous étions pauvres. De plus, les gens partageaient tout et s’entraidaient pour survivre à cette grande dépression. C’est ce que ma défunte grand-mère m’a dit sur la façon dont ils vivaient. C’était à la fin que je suis arrivée ici sur terre.
Autumn: Comment êtes-vous venue vivre ici?
Pauline: Ici, où je vis maintenant. Quand mon grand-père est décédé, je pense que les femmes avaient des difficultés, ma grand-mère et ma mère trouvaient cela difficile de gérer une ferme. Après tout, la vie était dure à l’époque. Je me souviens que la motoneige passait quand il y avait trop de neige. Elle venait chercher quelqu’un pour des raisons que j’ignore. Puis, elles ont déménagé ici. C’est ma grand-mère qui a invité ma mère à venir s’installer ici. Il y avait une petite maison, une cabane comme on l’appelle ici, avec seulement deux chambres. C’est là que nous sommes venues. J’avais environ six ou sept ans. Ma mère, ma grand-mère et moi, nous sommes venues vivre là. Nous sommes restées là un bon moment jusqu’à ce que j’aie environ onze ans. Ma mère est tombée malade, et nous l’avons perdue quand j’avais neuf ans. Alors une nouvelle maison a été construite pour nous un peu plus loin.
Autumn: Où avez-vous fait vos études?
Pauline : Quand nous avons déménagé ici, ma grand-mère et ma mère, au même moment, devaient m’envoyer à l’école en ville. Les religieuses avaient une grande école près de la grande église. Quand j’ai eu sept ans, c’est là que j’ai été envoyée pour commencer l’école. Nous n’étions que deux petites filles anishinabes à y aller. Il y avait une personne nommée Pauline Dumont et moi-même. Ensuite, nous sommes allées à la grande école connue sous le nom de couvent, derrière la grande église. C’est là que j’ai fait ma troisième année. Ensuite, je suis allée à l’école secondaire au Bosco High. Quand j’ai terminé, je suis allée à Ottawa, au couvent Notre-Dame, où il y avait davantage des religieuses. J’y suis allée et j’ai terminé ma treizième année. Après cela, je suis allée à Chapeau, au Québec, pour suivre un cours d’enseignement, mais je n’y suis restée qu’un an, puis j’ai commencé à travailler. Mais j’ai continué à aller à l’école, j’ai fréquenté l’Université d’Ottawa jusqu’à ce que je termine mon cours universitaire. J’ai obtenu mon baccalauréat en 1975.
Autumn: Êtes-vous allée pensionnat ?
Pauline: J’ai failli, mais ma grand-mère ne m’a pas laissée y aller. Un fonctionnaire et une infirmière étaient passés lorsque nous avons perdu ma mère. Ils sont venus demander à ma grand-mère si elle était d’accord pour que je fréquente le pensionnat. Ma grand-mère est venue me demander si je voulais y aller. « Est-ce que tu aimerais partir pour aller à l’école et vivre là-bas? » « On s’occupera très bien d’elle ». C’est ce qu’on a dit à ma défunte grand-mère. Alors, elle est venue me le demander et je lui ai dit,: « pourquoi je voudrais aller là-bas, j’aime bien aller ici ». Je lui ai dit que je rentrais à la maison tous les jours et que je ne voulais pas partir. C’est donc ce qu’elle a dit à l’agent du gouvernement, : « elle ne veut pas partir. Elle ne veut pas aller au pensionnat ».
Autumn: Quand avez-vous épousé mon grand-père?
Pauline: En 1962, le 26 décembre, cela fera quarante-neuf ans que je suis mariée à ton grand-père.
Autumn: Comment avez-vous gagné votre vie quand vous avez commencé à avoir des enfants?
Pauline: Les emplois étaient encore rares par ici à l’époque; les hommes coupaient le bois en hiver, il n’y avait pas d’autres emplois disponibles. Très peu d’entre eux travaillaient à la construction de maisons. Tous les hommes quittaient la maison. Plus de la moitié des hommes qui vivaient ici quittaient la maison. Ils partaient travailler aux États-Unis. Ils faisaient toutes sortes de choses là-bas. Certains travaillaient dans la construction de bâtiments et d’autres, comme ton grand-père, travaillaient sur des pipelines pour le gaz. C’est ce qu’il a fait la première fois. Il a travaillé sur toutes sortes de choses. Aujourd’hui encore, vous pouvez aller n’importe où pour trouver du travail, sans carte verte. Ce qu’ils utilisaient à l’époque, était le « North American Indian Government Rights », comme ils l’appelaient, pour pouvoir travailler là-bas. Votre grand-père portait cette carte sur lui en permanence pour montrer que tous les Anishinabeg pouvaient travailler partout. Jules Sioui et William Commonda ont combattu l’homme blanc et sont même allés jusqu’en Cour suprême pour que les Anishinabeg puissent travailler partout et en tout temps. C’est tout ce qu’ils utilisaient, la carte du statut, pour aller travailler là-bas. Ce n’est que plus tard qu’il est venu travailler ici, il a d’abord acheté un camion puis une pelleteuse. C’est ce qu’il a fait. Ça doit faire maintenant environ douze ans qu’il a pris sa retraite. Et quant à moi, j’ai travaillé treize ans à enseigner en ville. J’ai enseigné différentes matières, parfois je suis allée enseigner l’anglais dans une école française, mais j’aimais bien travailler avec les jeunes. C’est en 1966 que j’ai réalisé que nous étions en train de perdre notre langue. Je me suis rendu compte que mes propres enfants ne parlaient pas la langue anishinabe. Lorsque je partais travailler toute la journée, ils n’entendaient pas la langue anishinabe; la gardienne qui s’occupait d’eux pour que je puisse aller travailler, leur parlait toujours en anglais. Quand j’ai vu cela, je me suis dit: « Que puis-je faire pour qu’ils puissent connaître la langue anishinabe ? Après tout, ils sont aussi Anishinabe, ils devraient parler la langue anishinabe ». Bernice Wagosh et moi avons donc discuté de cette question et nous avons commencé à organiser des cours dans la salle communautaire pour que les enfants puissent entendre un peu de la langue. Nous les avons réunis pendant l’été. Donc, à l’époque, c’est ce que j’ai fait pour sensibiliser les gens à la protection de la langue anishinabe et, au fil du temps, nous avons été en mesure d’enseigner la langue en ville. Lorsque les professeurs de langue ont pris la relève, je me suis retirée. En 1978, j’ai travaillé pour le conseil de bande pendant quatre ans, puis nous nous sommes réunis, pour essayer d’obtenir notre propre école, avec Gilbert Whilteduck, Shirley Tolley et les professeurs de langue anishinabe. Nous avons travaillé ensemble pour réussir à avoir une école. La loi 101 nous a beaucoup aidés. En 1980, l’école Kitigan Zibi a été construite. J’en suis devenue la directrice et je me suis assurée qu’elle fonctionnait bien, puis on m’a demandé en 1988 de travailler à temps plein pour notre langue et c’est là que j’ai travaillé à Mokasige. J’ai commencé à y travailler. Aujourd’hui encore, je travaille à la protection de notre langue. Nous avons créé « Mamiwinini Mamawotagoziwin » en 1999 et grâce à cela, j’essaie de faire en sorte que nous puissions continuer à parler notre langue sur notre terre. Qu’est-ce que je fais aujourd’hui? Rien, pas grand-chose!. Je me tiens occupée avec toutes sortes de choses qu’on m’a enseignées quand j’allais à l’école. Les religieuses enseignaient toutes sortes de choses, nous devions savoir comment tricoter, comment coudre, comment cuisiner, elles nous montraient toutes sortes de choses, pas seulement lire et apprendre les chiffres. J’ai mis cela à profit quand il n’y avait pas de travail disponible. J’ai travaillé un peu partout quand j’étais jeune. J’ai travaillé dans un magasin où l’on fabriquait du contreplaqué. J’ai utilisé ce qu’on m’a appris un peu partout. Encore aujourd’hui, j’aime le faire, utiliser mes mains. J’ai aussi travaillé avec l’organisation Mamiwinini Mamawotagoziwin pour notre langue. Et j’ai voyagé partout dans d’autres communautés anishinabeg. Je vais au Lac Simon, à Timiskaming. J’assiste à des réunions là-bas. Je suis les jeunes garçons, les Petites Tortues, quand ils vont à différents endroits et qu’ils chantent. Vous y venez aussi lorsque vous dansez. Nous allons dans différentes écoles. Les Blancs aussi veulent connaître le mode de vie des Anishinabeg. Je continue à enseigner. Je ne fais pas beaucoup de choses maintenant, je veux me reposer. Je me repose un peu maintenant, mais je fais ce que j’aime. C’est tout.
L’histoire de Kokom
Autumn: Grand-mère, où avez-vous été élevée?
Pauline: Par ici, c’est connu sous le nom de « Way Up Stream ». J’ai été élevée là-bas. Je suis née là-bas. Il y avait trois familles de Côté. L’une d’entre elles était Joe Côté. Lui et sa femme ont élevé ma mère et c’est là que je suis née. Nous avons vécu dans cette ferme jusqu’à ce que j’ai l’âge de trois ans. Celle-ci s’appelait Way Up Stream by Butternut.
Autumn: Quand êtes-vous née?
Pauline: Je suis née en 1942. Je pense que la Grande dépression , comme on l’appelait, était sur le point de se terminer. Les gens étaient très pauvres à l’époque. Il y avait une guerre qui touchait à sa fin et c’est là que j’ai vu la lumière du jour. Je pense que les femmes s’entraidaient pour accoucher, on les appelait les sages-femmes. Les gens avaient des temps difficiles à l’époque et étaient pauvres aussi. Je crois qu’à cette époque, ils distribuaient encore des tickets de rationnement pour pouvoir acheter quelque chose comme de la viande. On leur donnait une certaine quantité. C’est donc comme ça qu’ils s’en sont sorties et qu’ils ont eu un mode de vie décent. Je ne savais pas du tout que nous étions pauvres. De plus, les gens partageaient tout et s’entraidaient pour survivre à cette grande dépression. C’est ce que ma défunte grand-mère m’a dit sur la façon dont ils vivaient. C’était à la fin que je suis arrivée ici sur terre.
Autumn: Comment êtes-vous venue vivre ici?
Pauline: Ici, où je vis maintenant. Quand mon grand-père est décédé, je pense que les femmes avaient des difficultés, ma grand-mère et ma mère trouvaient cela difficile de gérer une ferme. Après tout, la vie était dure à l’époque. Je me souviens que la motoneige passait quand il y avait trop de neige. Elle venait chercher quelqu’un pour des raisons que j’ignore. Puis, elles ont déménagé ici. C’est ma grand-mère qui a invité ma mère à venir s’installer ici. Il y avait une petite maison, une cabane comme on l’appelle ici, avec seulement deux chambres. C’est là que nous sommes venues. J’avais environ six ou sept ans. Ma mère, ma grand-mère et moi, nous sommes venues vivre là. Nous sommes restées là un bon moment jusqu’à ce que j’aie environ onze ans. Ma mère est tombée malade, et nous l’avons perdue quand j’avais neuf ans. Alors une nouvelle maison a été construite pour nous un peu plus loin.
Autumn: Où avez-vous fait vos études?
Pauline : Quand nous avons déménagé ici, ma grand-mère et ma mère, au même moment, devaient m’envoyer à l’école en ville. Les religieuses avaient une grande école près de la grande église. Quand j’ai eu sept ans, c’est là que j’ai été envoyée pour commencer l’école. Nous n’étions que deux petites filles anishinabes à y aller. Il y avait une personne nommée Pauline Dumont et moi-même. Ensuite, nous sommes allées à la grande école connue sous le nom de couvent, derrière la grande église. C’est là que j’ai fait ma troisième année. Ensuite, je suis allée à l’école secondaire au Bosco High. Quand j’ai terminé, je suis allée à Ottawa, au couvent Notre-Dame, où il y avait davantage des religieuses. J’y suis allée et j’ai terminé ma treizième année. Après cela, je suis allée à Chapeau, au Québec, pour suivre un cours d’enseignement, mais je n’y suis restée qu’un an, puis j’ai commencé à travailler. Mais j’ai continué à aller à l’école, j’ai fréquenté l’Université d’Ottawa jusqu’à ce que je termine mon cours universitaire. J’ai obtenu mon baccalauréat en 1975.
Autumn: Êtes-vous allée pensionnat ?
Pauline: J’ai failli, mais ma grand-mère ne m’a pas laissée y aller. Un fonctionnaire et une infirmière étaient passés lorsque nous avons perdu ma mère. Ils sont venus demander à ma grand-mère si elle était d’accord pour que je fréquente le pensionnat. Ma grand-mère est venue me demander si je voulais y aller. « Est-ce que tu aimerais partir pour aller à l’école et vivre là-bas? » « On s’occupera très bien d’elle ». C’est ce qu’on a dit à ma défunte grand-mère. Alors, elle est venue me le demander et je lui ai dit,: « pourquoi je voudrais aller là-bas, j’aime bien aller ici ». Je lui ai dit que je rentrais à la maison tous les jours et que je ne voulais pas partir. C’est donc ce qu’elle a dit à l’agent du gouvernement, : « elle ne veut pas partir. Elle ne veut pas aller au pensionnat ».
Autumn: Quand avez-vous épousé mon grand-père?
Pauline: En 1962, le 26 décembre, cela fera quarante-neuf ans que je suis mariée à ton grand-père.
Autumn: Comment avez-vous gagné votre vie quand vous avez commencé à avoir des enfants?
Pauline: Les emplois étaient encore rares par ici à l’époque; les hommes coupaient le bois en hiver, il n’y avait pas d’autres emplois disponibles. Très peu d’entre eux travaillaient à la construction de maisons. Tous les hommes quittaient la maison. Plus de la moitié des hommes qui vivaient ici quittaient la maison. Ils partaient travailler aux États-Unis. Ils faisaient toutes sortes de choses là-bas. Certains travaillaient dans la construction de bâtiments et d’autres, comme ton grand-père, travaillaient sur des pipelines pour le gaz. C’est ce qu’il a fait la première fois. Il a travaillé sur toutes sortes de choses. Aujourd’hui encore, vous pouvez aller n’importe où pour trouver du travail, sans carte verte. Ce qu’ils utilisaient à l’époque, était le « North American Indian Government Rights », comme ils l’appelaient, pour pouvoir travailler là-bas. Votre grand-père portait cette carte sur lui en permanence pour montrer que tous les Anishinabeg pouvaient travailler partout. Jules Sioui et William Commonda ont combattu l’homme blanc et sont même allés jusqu’en Cour suprême pour que les Anishinabeg puissent travailler partout et en tout temps. C’est tout ce qu’ils utilisaient, la carte du statut, pour aller travailler là-bas. Ce n’est que plus tard qu’il est venu travailler ici, il a d’abord acheté un camion puis une pelleteuse. C’est ce qu’il a fait. Ça doit faire maintenant environ douze ans qu’il a pris sa retraite. Et quant à moi, j’ai travaillé treize ans à enseigner en ville. J’ai enseigné différentes matières, parfois je suis allée enseigner l’anglais dans une école française, mais j’aimais bien travailler avec les jeunes. C’est en 1966 que j’ai réalisé que nous étions en train de perdre notre langue. Je me suis rendu compte que mes propres enfants ne parlaient pas la langue anishinabe. Lorsque je partais travailler toute la journée, ils n’entendaient pas la langue anishinabe; la gardienne qui s’occupait d’eux pour que je puisse aller travailler, leur parlait toujours en anglais. Quand j’ai vu cela, je me suis dit: « Que puis-je faire pour qu’ils puissent connaître la langue anishinabe ? Après tout, ils sont aussi Anishinabe, ils devraient parler la langue anishinabe ». Bernice Wagosh et moi avons donc discuté de cette question et nous avons commencé à organiser des cours dans la salle communautaire pour que les enfants puissent entendre un peu de la langue. Nous les avons réunis pendant l’été. Donc, à l’époque, c’est ce que j’ai fait pour sensibiliser les gens à la protection de la langue anishinabe et, au fil du temps, nous avons été en mesure d’enseigner la langue en ville. Lorsque les professeurs de langue ont pris la relève, je me suis retirée. En 1978, j’ai travaillé pour le conseil de bande pendant quatre ans, puis nous nous sommes réunis, pour essayer d’obtenir notre propre école, avec Gilbert Whilteduck, Shirley Tolley et les professeurs de langue anishinabe. Nous avons travaillé ensemble pour réussir à avoir une école. La loi 101 nous a beaucoup aidés. En 1980, l’école Kitigan Zibi a été construite. J’en suis devenue la directrice et je me suis assurée qu’elle fonctionnait bien, puis on m’a demandé en 1988 de travailler à temps plein pour notre langue et c’est là que j’ai travaillé à Mokasige. J’ai commencé à y travailler. Aujourd’hui encore, je travaille à la protection de notre langue. Nous avons créé « Mamiwinini Mamawotagoziwin » en 1999 et grâce à cela, j’essaie de faire en sorte que nous puissions continuer à parler notre langue sur notre terre. Qu’est-ce que je fais aujourd’hui? Rien, pas grand-chose!. Je me tiens occupée avec toutes sortes de choses qu’on m’a enseignées quand j’allais à l’école. Les religieuses enseignaient toutes sortes de choses, nous devions savoir comment tricoter, comment coudre, comment cuisiner, elles nous montraient toutes sortes de choses, pas seulement lire et apprendre les chiffres. J’ai mis cela à profit quand il n’y avait pas de travail disponible. J’ai travaillé un peu partout quand j’étais jeune. J’ai travaillé dans un magasin où l’on fabriquait du contreplaqué. J’ai utilisé ce qu’on m’a appris un peu partout. Encore aujourd’hui, j’aime le faire, utiliser mes mains. J’ai aussi travaillé avec l’organisation Mamiwinini Mamawotagoziwin pour notre langue. Et j’ai voyagé partout dans d’autres communautés anishinabeg. Je vais au Lac Simon, à Timiskaming. J’assiste à des réunions là-bas. Je suis les jeunes garçons, les Petites Tortues, quand ils vont à différents endroits et qu’ils chantent. Vous y venez aussi lorsque vous dansez. Nous allons dans différentes écoles. Les Blancs aussi veulent connaître le mode de vie des Anishinabeg. Je continue à enseigner. Je ne fais pas beaucoup de choses maintenant, je veux me reposer. Je me repose un peu maintenant, mais je fais ce que j’aime. C’est tout.
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Citation
Pauline Decontie (interviewé) and Automn Decontie (intervieweur), “Decontie Pauline,” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, accessed November 22, 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/434.