Reel 17427 - Page 2602

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Reel 17427 - Page 2602

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Date

1941/1945

Rights

Public Domain

Format

image/jpeg

Language

fra

Text Item Type Metadata

Text

# BERNET

P. G. M. L.

From: Algiers
To: Washington
Dated: Nov. 5, 1943
Rec'd: Nov. 9, 1943

2458-2462

J'ai été reçu à dix-sept heures par M. MOLOTOFF.

Après avoir félicité le commissaire pour le succès de la
conférence de Moscou qui a indubitablement établi les bases d'une
coopération militaire et politique plus étroite entre les Nations-
Unies, j'ai exprimé le regret de ce que la France, dont la participation
aux travaux de la Commission de la Méditerranée avait été jugée indispen-
able, fut exclu de la nouvelle commission consultative européenne qui
doit avoir son siège à Londres. J'ai prié M. MOLOTOFF (2459) de vouloir
bien me faire savoir quelles étaient à ce sujet les vues du Gouvernement
de l'U.R.S.S., dans quelles conditions et sur l'initiative de quelle
délégation avait été décidée la création de cet organisme tripartite.

M. MOLOTOFF avait sous les yeux le compte rendu de mon
entretien avec M. SISSOZEV ainsi sans doute que celui de M. BOGOMOLOV
sur ses conversations avec vous, car il me déclare tout d'abord que ce
dernier n'avait pu fournir à Alger aucun éclaircissement au sujet de la
(2460) question posée, M. BOGOMOLOV n'ayant pas été tenu informé du
cours de la conférence et ignorant tout à fait les circonstances dans
lesquelles (en) avait décidé la création de la commission de Londres.

"Voici les faits, m'a dit ensuite lentement et avec force
M. MOLOTOFF: c'est la délégation britannique qui a pris l'initiative de
proposer cette commission à trois. Vous savez que le Gouvernement de
l'U.S.S.S. a souhaité et obtenu que le Comité français fût admis à
participer sur une base d'égalité avec les trois autres puissances, à
la Commission Méditerranée. Dans le (2461) même esprit la délégation
soviétique, après avoir admis le principe de la proposition britannique,
a insisté pour que la commission envisagée fût élargie dans sa com-
position et dans sa compétence. Les deux autres délégations s'étant
opposées à l'admission de la France, la délégation soviétique a été
amenée à souscrire au projet britannique de commission tripartite."

En martelant ses mots, M. MOLOTOFF a conclu: "Ces faits
sont les faits. Si Alger a pu douter de l'attitude du Gouvernement
de l'U.S.S.S. dans cette question, c'est qu'il s'est (2462) produit un
malentendu dans les entretiens de M. VIENOT avec le Foreign Office."

"Quoiqu'il en soit, a-t-il ajouté, la composition de
la commission de Londres telle qu'elle a été adoptée par la conférence
de Moscou n'est qu'une forme provisoire de cet organisme. "Mais sera
élargie à bref délai et la France y trouvera sa place, BÔTRE-EN SUR."
A suivre.

x-Relayed from Moscow. C.T.X
File PG-598 Examination Unit,
Nov. 11, 1943