Le masque K'wasanuma, son utilisation, sa fabrication et son histoire
L'utilisation du masque de deuil K'wasanuma (Kwah-sahnoumah)
L'utilisation de masque durant le rituel de deuil est relativement récent. Les écrits des ethnologues de la fin du XIXe siècle n'en témoignent pas dans leurs descriptions des rituels de deuil. Ce qui mène aux conclusions possibles que soit les masques ont une histoire ancienne chez une nation Kwakwaka'wakw (KWOK-wok-ya-wokw) qui s'est échappé aux entreprises des anthropologistes ou, que la portée des masques est une tradition qui a commencé aux alentours des années 1910 à 1920.
Les masques de deuil étaient traditionellement portés par des femmes embauchés comme pleureurs pour un procès funéraire ou une cérémonie de deuil annuelle qui fait partie de la cérémonie d'hiver.
Dans le temps avant les masques de deuil, l'imagerie inspirés par ces pleureurs officielles était presque exactement comme il l'est présenté sur le masque. Durant le hurlâge les femmes grattaient lentement leurs joues avec trois doigts jusqu'à temps que la peau se déchire et des gouttes de sang dégoulinais sur le visage de la pleureuse. Dans certaines régions les femmes utilisaient des cocquiallages pour se grâtter les joues. Dans d'autres région, comme chez les Nā’k!wax (Nahkt-wax), les pleureuses se grataient le visage seulement si le rite de deuil se faisait pour une personne qui souffrait d'une maladie fatale.
Comme il est visible sur le masque K'wasanuma ci-contre, il y a des traces de peinture rouge en rayures qui ont l'apparence de tomber des yeux du masque pour imiter les égrattinements des pleureuses professionnels.
- D'autres aspects rituels du deuil où le masque aurait été présent.
Les pleureuses professionnelles sont nommées ainsi, car elles avaient la tâche de pleurer extrêmement fort, hurler les sentiments de peine et de deuil que demandaient les proches du défunt. - Les pleureuses ne pouvaient que crier lorsque le corps du défunt était allongé, connecté à la terre et soulevé ou porté à l'air. Le mythe Kwakwaka'wakw dit que leurs cris rappellerait l'âme du mort et le garderai prisonnier sur cette plaine d'existence comme un fantôme si l'âme répondait à l'appel de la pleureuse.
- Les pleureuses commençaient leurs cris dans la maison du défunt et suivaient le procès funérailles et finissaient leurs sanglots dans les bois. Chez le groupe Koskimo, les femmes finissaient leur procès sur la plage.
- Les pleureuses n'avaient pas le droit d'être embauchées si le défunt était atteint par une malédiction et les femmes qui pratiquaient la magie de mauvais sort n'avaient pas le droit d'être des pleureuses. Les chamans n'avaient aussi pas le droit de pleurer pour les morts, car ils croyaient perdre tous leurs pouvoirs dans les cris.
- Les pleureuses n'avaient pas le droit de pleurer pour des jumeaux.
- Les pleureuses n'avaient pas le droit de pleurer pour ceux qui ont été affligés par des crapauds. La superstition derrière cette circonstance était que les crapauds pouvaient sortir du défunt et rentrer dans les estomacs des pleureuses.
Tout le monde pouvait hurler pour commémorer leurs morts, mais c'était en situation isolée comme l'appropriation d'objets du défunt, le hurlement en communauté pour la mort des chefs ou un rituel individuel pour sa mère ou son père. - De manière très occasionnelle, un service qu'offraient les pleureuses à prix très élevé était une assurance de passage paisible et ininterrompu à l'au-delà. Une personne qui ne faisait pas partie de la famille du défunt coupait les cheveux d'une des pleureuses et les brûlait. La croyance était que dans cet acte la pleureuse perdrait quelques années de sa vie.
- Dans certaines communautés Kwakwaka'wakw, les pleureuses faisaient aussi partie du chœur qui chantait une ou plusieurs chansons de deuil, mais il est rare qu'elles tiennent aussi ce rôle.
Parmis quelques peuples Kwakwaka'wakw, le masque était brûlé directement après son utilisation afin d'éviter la malédiction.
Ce qui rend ce masque, et les 3 autres masques de deuil affichés au centre culturel U'mista unique, sont leurs dessins de moustaches et de barbes qui indique que ce serait des masques de deuil pour des hommes. Il n'existe actuellement aucune source orale ou écrite qui parle du rôle masculin dans les rituels de deuil.
La fabrication du masque K'wasanuma
Le masque K'wasanuma est sculpté bois de cèdre rouge, l'arbre le plus propagé sur la côte ouest canadienne. Il aurait été sculpté par quelqu'un dans la communauté qui avait le rôle de menuisier.
La peinture noire était créée par le mélange de charbon, le graphite et des œufs de saumon.
La peinture rouge avait deux sources possibles. Soit elle était obtenu par l'argile en ocre rouge. L'argile avait un long processus d'ébullition et de pulvérisation. Sinon elle pouvait être cuit et pulvérisé à partir d'un champignon qui pousse sur les troncs d'aulne.
L'histoire du masque K'wasanuma
Il n'y a aucune date exacte de la création du masque K'wasanuma mais, en regardant au début possible de son utilisation, il est très probable qu'elle a été sculptée au début du XXe siècle.
Une autre preuve qu'elle, et la majorité des masques rituels qui survivent aujourd'hui, ne date pas plus loin que la fin du XIXe siècle est que le bois se décompose avec le temps et ne survivrait pas plus qu'approximativement un siècle dans les conditions environnementales de la côte ouest canadienne. La tradition orale Kwakwaka'wakw affirme néanmoins l'utilisation de masques rituels depuis les temps immémoriaux.
Le masque n'a malheureusement pas toujours été entre les mains des protecteurs de la culture Kwakwaka'wakw.
En 1921, à l'époque de l'interdiction des rassemblements autochtones comme les potlatchs et les powwows (1884 à 1951), Chef de bande Dan Cramer de 'Mimkwamlis fut pris par les autorités canadiennes pour avoir monté un tel potlatch. Plusieurs personnes ont été arrêtés et emprisonné pour leur participation à l'événement. Lorsque les gardiens des objets rituels étaient emprisonnés, le département d'affaires indiennes du Canada s'est emparé de plusieurs d'outils religieux, totems et de masques rituels comme les masques K'wasanuma. La responsabilité fiduciaire du gouvernement canadien n'a jamais été maintenue et plusieurs objets ont été perdus, volés ou vendus au plus offrants.
Les masques K'wasanuma qui ont été vendus au musée Smithsonian nation de l'Amérindien à New York , ont été rapatriés dans les années 1990.
Il reste toujours plusieurs objets du potlatch de 1921 qui n'ont pas encore été retrouvés.
À cause de la grande disruption aux traditions culturelles autochtones durant l'interdiction, plusieurs histoires, éléments tangibles et non-tangibles sont inaccessibles aux descendants autochtones d'aujourd'hui.
Les secrets du masque de deuil masculin se retrouvent dans ces histoires perdues dans le temps.