Cosmogonie innue

Title

Cosmogonie innue

Subject

humain / univers; mondes parallèles; spiritualité; rêve; tambour; tente tremblante

Description

La culture innue découle d’une certitude, celle que l’homme est dans l’univers au même titre que toutes les autres essences vivantes, ce qui, dans les cultures traditionnelles, inclut les arbres, les pierres, les insectes, le vent et bien d’autres espèces. Cet univers, très bien structuré, a comme symbole une section d’arbre avec ses innombrables stries, chacune représentant un « monde » dont celui des humains, des animaux, des végétaux, des minéraux, du vent, etc.

Creator

Bellefleur Jean-Baptiste, Basile Louis (interviewés)
Malenfant Eddy, (cinéaste)
Bellefleur Zacharie, Bellefleur Céline (traducteurs)

Source

Production Manitu inc.

Publisher

Production Manitu inc.

Date

2005

Rights

Production Manitu inc.

Relation

Language

Français

Type

vidéo | video

Format

Mp4 24 min. 6 s.

Original Format

vidéo | video

Transcription

english version follow

Narration - L'homme qui s'est assis sur le sol de son tipi, pour méditer sur la vie et son sens, a su accepter une filiation commune à toutes les créatures et a reconnu l'unité de l'univers. En cela, il infusait à son être l'essence même de l'humanité.
Quand l'homme primitif abandonna cette forme de développement, il ralentit son perfectionnement. Récit de Luther Standing Bear, Lakota.
Chez les peuples autochtones des Amériques, comme chez les Innus du Canada, on conçoit l'univers de cette façon.
On reconnaît l'association de l'homme avec l'univers cosmique et la filiation entre toutes les essences vivantes de cet univers. Cet univers d'énergie très bien structuré a comme représentation symbolique une section d'arbre avec ses innombrables couches de stries. Chacun de ces anneaux représente un monde : entre autres, celui des humains, des animaux, des végétaux, des minéraux, du vent, de la glace, des manitous et le monde du rêve.
Ce que ces mondes ont en commun, c'est l'énergie, celle de l'univers: cette énergie vitale dont nous avons tous besoin, peu importe le monde auquel nous appartenons. Ce qui les différencie, c'est la perception que chacun de ces mondes a de cette même énergie.
Le monde du rêve a la particularité de faire voyager à travers ces perceptions ou ces mondes, le temps d'un songe. Si on peut visiter ces autres mondes, les créatures de ceux-ci peuvent aussi nous rendre visite. Pensons à Miminteo ou à Memekushue, des êtres tellement minces qu'ils peuvent se faufiler dans une crevasse entre deux rochers.
La raison d'être de toutes les créatures de l'univers est d'améliorer l'ensemble et, par le fait même, de s'améliorer elles-mêmes. La façon d'y arriver est par le respect, un respect érigé en système de valeurs.
Une très ancienne légende, celle de Tshakapesh, nous fait connaître le monde du rêve. Après avoir rêvé qu'il se ferait avaler par une grosse truite, la soeur de Tshakapesh dit à celui-ci : « Si tu as l'intention de vivre ton rêve, il deviendra réalité.
Ce système de valeur basé sur le respect a pour fondement le principe suivant: tout respecter dans les moindres détails est l'unique façon de communier avec l'univers. Et si tu le fais bien, l'univers t'aidera à son tour.
Louis Basile - Avant l'arrivée des Blancs, le chamanisme était présent. Et les chamans, c'est-à-dire les personnes qui peuvent voir l'énergie et s'en servir, étaient très respectés. Notre manière de vivre était organisée autour du respect.
On respectait tout: les outils, les peaux d'animaux, les gestes, de la même manière que les curés observent les principes de leur religion. Par respect, on s'assurait de bien garder les outils, les os et la peau de caribou.
Si, par manque de respect, tu brûles la peau, tu peux être certain qu'il arrivera quelque chose. Il fallait faire attention à tout. Mon grand-père m'a raconté qu'à son époque, on avait beaucoup de respect pour les animaux, surtout pour le caribou, comparable à un dieu.
Aujourd'hui, le curé parle de punitions; auparavant, on disait qu'il fallait agir de façon droite et juste, sinon il pouvait arriver des choses. C'était notre façon de prier.
Tous les Innus vénéraient le caribou. C'est un animal innu. Celui-ci avait un dieu puissant qu'on appelle Papakassiku, le maître des animaux terrestres. Ce maître du caribou, personne ne sait comment il est, personne ne le comprend, pas même le chaman.
Il y a toutefois un interprète dans la tente tremblante pour comprendre Papakassiku, un interprète du monde du rêve. Qu'on soit à Schefferville, à La Romaine, à St-Augustin, à Natashquan ou à Tshishe-shastshit, on parle du même Papakassiku.
Chez les Blancs, l'équivalent, c'est Jésus. Les aînés disaient: « Aide les autres sans rien attendre en retour. » Les aînés disaient aussi que ce que tu fais à ton semblable te reviendra d'une autre façon.
Jean-Baptiste Bellefleur - J'étais enfant. Pour enlever ma peur, on me faisait remarquer les bruits dans le bois. Par exemple, des branches qui craquent au froid, ou encore deux arbres qui se frottent; c'était, pour moi, comme si quelqu'un me sifflait.
On a autant de respect pour kukumess que pour le caribou. Il y a une façon de prendre kukumess pour la transporter: jamais par les yeux ni par les ouies. De cette façon... sinon kukumess pourrait se fâcher. C'est de cette façon qu'il faut faire pour la première kukumess attrapée. Par respect, je ne l'appellerai pas « kukumess » mais « poisson ». Il faut la faire cuire avec les écailles, sans la gratter. On enlève seulement les tripes et on la fait bouillir telle quelle, sans rien ajouter. On garde également cette partie, car elle est bonne à manger. On déposera toujours kukumess sur un lit d'épinette.
Narration - On nettoie et on range vraiment tout, comme c'était avant. On retourne les abats dans le lac et les branches ayant touché à kukumess seront déposées dans un endroit discret. Étant donné que l'Innu est ici pour améliorer l'ensemble, et qu'il fait partie de cet ensemble, il est payant d'être respectueux. En offrant ce respect à l'univers, on s'assure un retour de celui-ci, sous formes d'intentions. L'intention accompagne et aide l'Innu à développer ses perceptions. C'est comme être chanceux... Plus les perceptions se développent, plus on a accès aux autres mondes. En fait, on voit la vie sur un plan universel avant de la voir sur le plan terrestre. Dans Nutshimit, on vit principalement en association avec le monde du rêve et le monde des animaux.
Jean-Baptiste Bellefleur - L'Innu avait un grand respect du tambour et des rêves. C'est de là que venait sa survie. C'est ça que j'ai compris quand mon grand-père me parlait de la vraie vie. Pour lui, c'était son tambour, dont il tirait un pouvoir, et ses rêves. Le tambour servait dans diverses situations. On l'utilisait s'il y avait une famine, ou encore s'il faisait mauvais temps et qu'on voulait du beau temps. Après deux jours de mauvais temps, le joueur sortait son tambour, le soir, et déjà vers minuit, la température était redevenue calme. À cette époque, il n'y avait pas de religion. Les Innus respectaient le tambour et leurs rêves. Même s'ils étaient dispersés, ils pouvaient communiquer entre eux comme par téléphone. Ils arrivaient à entrer en contact, à se parler face à face, par le rêve. Mon grand-père nous contait son rêve. Il nous décrivait les activités de l'autre. J'imagine qu'ils s'entendaient distinctement, ils savaient exactement quels étaient les occupations ou le travail de l'autre.
Narration - Il y a trois façons pour communiquer avec le monde des animaux: le tambour, la tente tremblante et le sac à médecine. Dans les trois cas, c'est par l'intermédiaire du monde du rêve que l'on atteindra celui des animaux. Il faut rêver au tambour trois fois pour savoir en jouer et pour pouvoir l'utiliser. Un ami du monde du rêve pourra alors t'aider. Cet allié écoutera ta demande et reviendra te donner la réponse dans un rêve. Tout se passe par le monde du rêve. Pour être candidat au rêve et au tambour, il faut le vouloir et être respectueux de tout. C'est le monde du rêve qui te contactera.
Jean-Baptiste Bellefleur - Quant à la tente tremblante, ceux qui la guidaient agissaient différemment. Ils ne chantaient pas, car le pouvoir était à l'intérieur de la tente. C'est seulement lorsqu'il y avait un état négatif, la présence d'un esprit mauvais, pour ainsi dire, que l'on pratiquait la tente tremblante. On ne l'utilisait que dans de tels moments. Aussitôt que l'on sentait la présence d'un esprit mauvais, le soir même, on montait une tente tremblante.
Narration - J'ai reçu ce don en me promenant dans la forêt. Un arbre m'a parlé et j'ai su que je pouvais le faire.
La tente tremblante est un lieu d'énergie où il est possible de rencontrer des entités des autres mondes et d'essayer d'améliorer une situation. Si cette situation a un lien avec les animaux terrestres, comme le caribou, c'est Papakassiku que l'on voudra rencontrer. Dans le cas où la situation a un lien avec les animaux aquatiques, comme kukumess, la truite grise, par exemple, c'est alors Messenak, le maître des animaux aquatiques, que l'on voudra rencontrer.
Il y a une demande de l'officiant vers Papakassiku ou Messenak. Un interprète du monde du rêve, Mestapeo, traduira la requête des Innus. On essaiera de s'entendre et d'améliorer la situation.
Un autre objet qui vient du monde du rêve est également utilisé: le sac à médecine. Il est conçu dans le monde du rêve, c'est-à-dire que l'on rêvera d'un objet, on demandera à quelqu'un de le confectionner et on l'utilisera. L'allié du monde du rêve habite alors l'objet.
Matthiew Penashue - « Quand la chasse est dure, quand tu as de la misère à attraper l'animal, sers-toi de cela », lui avait dit son grand-père. Cette corde me vient de mon beau-père. Il faut sortir la corde dehors et l'étendre. L'allié qui l'accompagne est toujours présent en forêt et le chasseur le sait. Des fois je le vois, des fois j'en rêve: il me parle. Il protège les personnes qu'il a toujours protégées. Depuis que je suis ici, au village, il ne peut plus s'approcher de moi. On dirait qu'il a peur de venir ici, c'est comme s'il y avait des obstacles qui l'empêchaient de s'approcher.
Narration - Une stratégie des Innus pour gagner de l'énergie est l'utilisation de la tente à suerie, le matutishan. C'est un lieu énergétique où l'on demande l'aide du monde minéral, d'abord pour se purifier, c'est-à-dire pour éliminer ce qui est inutile à la quête d'énergie. On doit se débarrasser de tout ce qui nous pousse à paraître plutôt qu'à être, simplement. C'est dans ce système organisé autour de la notion de respect que la culture innue a évolué. Par souci d'économie d'énergie, on est nomade, libre de suivre les grands mouvements de la planète comme la glaciation, le cycle des saisons et les mouvements migratoires. Il en a résulté des façons de s'organiser, de s'entraider et de communiquer avec les autres mondes formant l'univers. Il en a également découlé une série d'outils uniques et particulièrement bien adaptés: des outils inspirés de l'Innu aitun, l'âme innue, ce savoir qui a permis à la nation innue de se développer, de se nourrir, de se vêtir, de se soigner et de se déplacer pendant plus de 10 000 ans. Le caribou est le grand responsable de cet état de fait et nous lui consacrons ces documents.


Narrator - The man who sits on the ground in his tipi to mediate on life and its meaning, has accepted a filiation common to all creatures and has recognized the unity of the universe. By doing this, he infuses his being with the actual essence of humanity.
When primitive man abandoned this form of development, he hindered his improvement. Story by Luther Standing Bear, Lakota For Native peoples in the Americas, as for the Innu in Canada, this is how we understand the universe.
We recognize the association between man and the cosmos and the filiations between all living essences in this universe. This highly structured universe of energy has as its symbolic representation a cross-section of a tree, with its countless layers of striations. Each one of these striations represents a world, including the human, animal, vegetal, mineral, wind, ice, manitou and dream worlds.
These worlds have in common, energy, the energy of the universe; this vital energy needed by all, no matter which world we belong to. The difference between them is the perception of this energy by each of these worlds.
The dream world has the particularity of allowing one to travel between these perceptions or worlds, during a dream. If we can visit these other worlds, then creatures from these worlds can also visit us. Think of Miminteo or Memekushue, beings so thin they can pass through a fissure between two rocks.
The life purpose of all these creatures of the universe is to improve the whole, and, by the same token, improve themselves. The way to attain this is through respect, respect established as a value system.
A very ancient legend, the legend of Tshakapesh, helps us understand the dream world. After dreaming that she would be swallowed by a giant trout, Tshakapesh's sister said to him: "If your intention is to live your dream, it will become reality."
Narrator - This value system based on respect is based on the following principle: respect for everything in its most minute details is the only way to commune with the universe. And if you do this well, the universe will help you in turn.
Louis Basile - Shamanism existed before the arrival of the Whites. And shamans, or persons who can see and use energy, were highly respected. Our way of life was organized around respect.
We respected everything: tools, animal hides and gestures, the same way priests serve the principles of their religion. Out of respect, we made sure to take good care of our tools, and the caribou's skin and bones.
If, from lack of respect, you burned the hide, you could be sure something would happen. You had to be careful with everything. My grandfather told me that, in his time, they had great respect for the animals, particularly the caribou, as if it were a god.
Nowadays, the priest talks of punishment: in the past we said that one has to act in a straightforward and just way, or something could happen. It was our way of praying.
All Innu venerated the caribou. It's an Innu animal. This one had a powerful god called Papakassiku, the master of earthly animals. No one knows what this master of the caribou is like, no one understands him, not even the shaman.
However, there is an interpreter in the shaking tent, an interpreter of the dream world, who understands Papakassiku. Whether we're in Schefferville, La Romaine, Saint-Augustin, Natashquan or Tshishe-shastshit, we're talking about the same Papakassiku.
The white equivalent is Jesus. The elders said: "Help others without expecting anything in return." The elders also said that whatever you do to others will come back to you in some way.
Jean-Baptiste Bellefleur - I was a child. To stop me from being afraid, they had me notice noises in the bush. For example, branches creaking in the cold, or two trees rubbing against each other; in my mind, that was like someone whistling at me.
We respect kukumess as much as we do the caribou. There's a way of picking kukumess up to carry it: never by the eyes, not like this... or kukumess could get angry. This is what you have to do for the first kukumess you catch. Out of respect, I won't call it "kukumess", but fish. You must cook it with the scales on, without scraping it. You only remove the intestines, then boil it as is, with nothing added. We also keep this part, because it's edible. We always keep kukumess on a bed of spruce.
Narrator - We clean and put absolutely everything away, exactly as it was. The organs are returned to the lake, and the branches that have touched kukumess hidden away. Since the Innu is here to improve the whole and he's part of the whole, it pays to be respectful. By offering this respect to the universe, we ensure a return from the latter, in the form of intentions. Intention accompanies and helps the Innu develop his perceptions. It's like being lucky... The more our perceptions are developed, the more access we have to other worlds. Actually, we see life on a universal plane before regarding it from an earthly perspective. In Nutshimit, we live mainly in association with the dream world and the animal world.
Jean-Baptiste Bellefleur - The Innu had great respect for the drum and for dreams. That's where his survival came from. That's what I understood when my grandfather spoke to me about life. He got his power and his dreams from the drum. The drum was used in various situations. They used it when there was a famine, or if there was bad weather and they wanted good weather. After two days of bad weather, the drummer took out his drum in the evening, and by midnight the weather had already become calm. There was no religion then. The Innu respected the drum and their dreams. Even though they were dispersed, they could communicate with each other as easily as by phone. They were able to contact each other, speak to each other face-to-face, through their dreams. My grandfather told us his dream. He described the activities of the other person. I imagine they heard each other distinctively, they knew exactly what activities or work the other was doing.
Narrator - There are three ways to communicate with the animal world: the drum, the shaking tent and the medicine bag. In all three cases, we attain the animal world by going through the dream world. You must dream about the drum three times to know how to play it and how to use it. A friend from the dream world might help you. This ally will listen to your request and come to answer you in a dream. Everything goes through the dream world. To be a candidate for dreams and the drum, you must deserve it and be respectful of everything. The dream world will contact you.
Jean-Baptiste Bellefleur - With regards to the shaking tent, those who guided it acted differently. They did not sing, since the power was inside the tent. We only practiced the shaking tent when there was a state of negativity, a bad spirit, one might say. We only used it in such moments. As soon as we felt the presence of a bad spirit, we set up a shaking tent that very night.
Narrator - I received this gift while walking in the forest. A tree spoke to me and I knew I could do it.
The shaking tent is a place of energy where it's possible to meet entities from other worlds and try to improve the situation. If this situation is related to the earthly animals, like the caribou, we'll want to meet Papakassiku. If the situation is related to water animals like kukumess, the lake trout, for example, then we want to encounter Messenak, the master of the water animals.
The person officiating makes a request to Papakassiku or Messenak. Mestapeo, an interpreter of the dream world, translates the Innu's request. We try to agree and improve the situation.
Another object from the dream world, the medicine bag, is also used. It is conceived in the dream world, meaning you dream about an object, ask someone to make it and then use it. The ally from the dream world will inhabit the object.
Matthiew Penashue - "When the hunt is difficult, when you have trouble catching the animal, use this", his grandfather told him. This string came from my father-in-law. You must take the string outside and spread it out. The ally who accompanies it, is always there in the bush, and the hunter knows this. Sometimes I see him, sometimes I dream about him. He talks to me. He protects those he has always protected. Since I've been here in the village, he can no longer come near me. It seems like he's afraid to come here, as if there were obstacles preventing him from approaching.
Narrator - One of the Innu strategies for increasing energy is the use of the sweat lodge, the matitushan. It's a place of energy where we can ask the mineral world for help, first to purify ourselves, to eliminate everything that is not useful in our quest for energy. We must eliminate everything that pushes us towards appearances rather than simply being. The Innu culture has evolved within this system organized around the notion of respect. Out of a desire to save energy, we are nomads, free to follow the planet's great movements, such as glaciations, the cycle of the seasons and migratory movements. This has resulted in methods of organization, of helping each other and communicating with other worlds that make up the universe. It has also resulted in a series of unique tools particularly well-adapted, and inspired by Innu aitun, the Innu soul. This knowledge has allowed the Innu nation to feed, clothe, heal itself and develop, for more than 10,000 years. The caribou is largely responsible for this fact and we dedicate these documents to him.


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Citation

Bellefleur Jean-Baptiste, Basile Louis (interviewés), Malenfant Eddy, (cinéaste), and Bellefleur Zacharie, Bellefleur Céline (traducteurs), “Cosmogonie innue,” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, accessed September 22, 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/408.