St-Onge, Evelyne 3
Titre
St-Onge, Evelyne 3
Sujet
grands-parents; malécite; madawaska; pensionnat; jeux d'été
Description
Suite au récit de vie de Evelyne...audio
Créateur
St-Onge Evelyne (interviewé)
Malenfant Eddy (intervieweur)
Malenfant Eddy (cinéaste)
Source
Production Manitu inc.
Éditeur
Production Manitu inc.
Date
2015
Droits
Production Manitu inc.
Relation
Langue
Français
Type
récit de vie | oral history
Format
Mp4 13 min. 10 s.
Original Format
parole (audio) | spoken (audio)
Transcription
Mes grands-parents du côté de mon père, je ne les ai pas connus. Ils sont décédés de famine. Mon père a été élevé par des St-Onge de Port Cartier. On a eu aucun lien avec la famille de Ti basse St-Onge Mon père ne parlait jamais d’aller voir la famille Ti basse. Par contre du côté de ma mère, on vivait avec ma grand-mère et mon grand-père. J’étais pensionnaire et je ne les ai pas vraiment connus. Je me souviens de ma grand-mère, elle avait toujours un tablier blanc et faisait du lavage avec un petit savon bleu. Ma grand-mère c’était Adeline et mon grand-père Georges Mon grand-père George, ça semblait très mystérieux, il avait un parler, il parlait français en plus, un Français comme quelqu’un qui venait d’ailleurs. Je n’ai jamais su d’où il venait mon grand-père. On a regardé dans les regis, à ne pas confondre avec registre, car son nom de famille était Régis. Il serait d’origine Micmac ou Malécite. Il venait de Madawaska.
On a habité avec eux et on les a quittés pour aller au pensionnat. Ma sœur Anne-Marie les a mieux connus que moi. Je n’avais pas de relation proche de mes grands-parents, tout ce que je me souviens, c’est la prière à 7 hre le soir, on se mettait tout le monde à genoux. Ma grand-mère jardinait. On avait un pommier mais on n’a jamais eu de pomme.
Au village Moisie, j’ai peu de souvenir. A Moisie on vivait encore avec nos grands-parents, ça je m’en souviens un peu. Je me souviens plus de Maliotenam, la maison, on restait sur la rue de l’Église dans une petite maison que mon père avait bâtie. Souvent les innus disait quand le ministère nous a pris en main, il voulait faire de nous des agriculteurs, mais ça na pas marché. Mes grands-parents savaient comment faire pousser des patates. C’était spécial, habituellement on cueille des fruits en forêt. Quand on était jeune, on vivait à Moisie avec des non-autochtones et cela je m’en souviens plus ou moins. Je me souviens des glissades, des balançoires, le gazon, des champs de gazon. Être enfant innu pour nous autres, c’était la liberté. Premièrement on parlait innu, on ne parlait pas français, on pouvait aller à la plage à tous les jours. Je vois très peu d’interdit. Au même moment ils bâtissaient le village et il y avait beaucoup de trous partout pour les égouts et on jouait là-dedans avec des amis. On était toujours en groupe et on faisait beaucoup de jeux dans le village. On était beaucoup dehors. Notre premier jouet était le catalogue Eaton et Simpson Sears. On découpait les personnages et on jouait avec ça. Je me souviens, je m’étais fait une amie, la fille du gérant de la Baie d’Hudson. On avait le même âge et elle était toujours chez nous. On jouait ensemble, pis moi j’avais mes humains en papier provenant du catalogue, que j’avais mis dans une boîte avec le lit, le divan…Elle aimait ça et me passait ses vraies poupées que je pouvais habiller, déshabiller, il y avait toute une garde-robe de poupée et on avait du fun. On échangeait beaucoup. Avec mes amis, c’était beaucoup la plage. Avec ma grand-mère, c’était plus la cueillette. On embarquait dans des gros camions et il me semblait qu’on allait loin, mais on était juste à côté dans les plaines. On ramassait des graines rouges. On partait avec des taies d’oreillers et on les remplissait. C’était ça nos jeux en été. Il y avait beaucoup d’événements religieux, des processions, des messes. Quand j’étais jeune, j’étais très pieuse. J’allais à la messe de moi-même à 7 hre du matin. Je ne me souviens pas que ma mère m’a réveillé pour aller à la messe. J’y allais souvent. Je me souviens des hivers, c’était le fun, il faisait noir encore. Il y avait aussi des pow wow auquel je ne participais pas vraiment. Ma mère participait beaucoup, des danses carrées ou bien le makushan. J’étais trop jeune. Quand il y avait un pow wow, c’était des gens de Bersimis, des Indiens d’ailleurs qui venaient. Dans ce temps-là, il n’y avait pas encore de lien entre les Innus et les Blancs. C’était encore l’église pour nous évangéliser. Ma mère était traductrice et ne nous a jamais obligé au niveau de la religion, elle nous a laissé beaucoup de liberté. Je n’ai jamais senti de force de la part de mes parents d’adhérer à la religion catholique. Mes grands-parents n’étaient pas des gens qui allaient en forêt. Ils restaient au village parce que le territoire de mon grand-père maternel était pas loin ici, environ 40 50 milles sur la rivière Moisie. On nous appelait les Indiens de la mer. On se faisait garder par des familles, car ma mère a eu des emplois partout comme interprète car elle parlait aussi le français. Elle travaillait pour les dispensaires pour traduire les infirmières ou bien les curés pour préparer les jeunes aux sacrements. Elle partait à La Romaine longtemps et elle amenait ma sœur Anne-Marie et mon frère Bernard. Moi je restais dans la communauté. Je n’ai pas souffert de la séparation, pas de drame. Où je restais, c’était une famille Mckenzie, Sébastien Mckenzie, le grand-père a Réal Mckenzie. Je ne me souviens pas de lui mais de sa femme Elisabeth. Elle m’amenait partout et j’aimais ça car elle avait de la parenté à Sept-Iles. Pour moi Sept-Iles, c’était loin. Elle me faisait voyager. Du côté de mon père aucune relation avec la famille St-Onge. Mon père s’appelle St-Onge et d’après les registres, il s’appellerait Jean-Pierre de Sheshashit dans la même lignée que la dame Mishta Pinamen. Ma mère serait plutôt Malécite de Madawaska.
On a habité avec eux et on les a quittés pour aller au pensionnat. Ma sœur Anne-Marie les a mieux connus que moi. Je n’avais pas de relation proche de mes grands-parents, tout ce que je me souviens, c’est la prière à 7 hre le soir, on se mettait tout le monde à genoux. Ma grand-mère jardinait. On avait un pommier mais on n’a jamais eu de pomme.
Au village Moisie, j’ai peu de souvenir. A Moisie on vivait encore avec nos grands-parents, ça je m’en souviens un peu. Je me souviens plus de Maliotenam, la maison, on restait sur la rue de l’Église dans une petite maison que mon père avait bâtie. Souvent les innus disait quand le ministère nous a pris en main, il voulait faire de nous des agriculteurs, mais ça na pas marché. Mes grands-parents savaient comment faire pousser des patates. C’était spécial, habituellement on cueille des fruits en forêt. Quand on était jeune, on vivait à Moisie avec des non-autochtones et cela je m’en souviens plus ou moins. Je me souviens des glissades, des balançoires, le gazon, des champs de gazon. Être enfant innu pour nous autres, c’était la liberté. Premièrement on parlait innu, on ne parlait pas français, on pouvait aller à la plage à tous les jours. Je vois très peu d’interdit. Au même moment ils bâtissaient le village et il y avait beaucoup de trous partout pour les égouts et on jouait là-dedans avec des amis. On était toujours en groupe et on faisait beaucoup de jeux dans le village. On était beaucoup dehors. Notre premier jouet était le catalogue Eaton et Simpson Sears. On découpait les personnages et on jouait avec ça. Je me souviens, je m’étais fait une amie, la fille du gérant de la Baie d’Hudson. On avait le même âge et elle était toujours chez nous. On jouait ensemble, pis moi j’avais mes humains en papier provenant du catalogue, que j’avais mis dans une boîte avec le lit, le divan…Elle aimait ça et me passait ses vraies poupées que je pouvais habiller, déshabiller, il y avait toute une garde-robe de poupée et on avait du fun. On échangeait beaucoup. Avec mes amis, c’était beaucoup la plage. Avec ma grand-mère, c’était plus la cueillette. On embarquait dans des gros camions et il me semblait qu’on allait loin, mais on était juste à côté dans les plaines. On ramassait des graines rouges. On partait avec des taies d’oreillers et on les remplissait. C’était ça nos jeux en été. Il y avait beaucoup d’événements religieux, des processions, des messes. Quand j’étais jeune, j’étais très pieuse. J’allais à la messe de moi-même à 7 hre du matin. Je ne me souviens pas que ma mère m’a réveillé pour aller à la messe. J’y allais souvent. Je me souviens des hivers, c’était le fun, il faisait noir encore. Il y avait aussi des pow wow auquel je ne participais pas vraiment. Ma mère participait beaucoup, des danses carrées ou bien le makushan. J’étais trop jeune. Quand il y avait un pow wow, c’était des gens de Bersimis, des Indiens d’ailleurs qui venaient. Dans ce temps-là, il n’y avait pas encore de lien entre les Innus et les Blancs. C’était encore l’église pour nous évangéliser. Ma mère était traductrice et ne nous a jamais obligé au niveau de la religion, elle nous a laissé beaucoup de liberté. Je n’ai jamais senti de force de la part de mes parents d’adhérer à la religion catholique. Mes grands-parents n’étaient pas des gens qui allaient en forêt. Ils restaient au village parce que le territoire de mon grand-père maternel était pas loin ici, environ 40 50 milles sur la rivière Moisie. On nous appelait les Indiens de la mer. On se faisait garder par des familles, car ma mère a eu des emplois partout comme interprète car elle parlait aussi le français. Elle travaillait pour les dispensaires pour traduire les infirmières ou bien les curés pour préparer les jeunes aux sacrements. Elle partait à La Romaine longtemps et elle amenait ma sœur Anne-Marie et mon frère Bernard. Moi je restais dans la communauté. Je n’ai pas souffert de la séparation, pas de drame. Où je restais, c’était une famille Mckenzie, Sébastien Mckenzie, le grand-père a Réal Mckenzie. Je ne me souviens pas de lui mais de sa femme Elisabeth. Elle m’amenait partout et j’aimais ça car elle avait de la parenté à Sept-Iles. Pour moi Sept-Iles, c’était loin. Elle me faisait voyager. Du côté de mon père aucune relation avec la famille St-Onge. Mon père s’appelle St-Onge et d’après les registres, il s’appellerait Jean-Pierre de Sheshashit dans la même lignée que la dame Mishta Pinamen. Ma mère serait plutôt Malécite de Madawaska.
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Collection
Citer ce document
St-Onge Evelyne (interviewé) , Malenfant Eddy (intervieweur), et Malenfant Eddy (cinéaste), “St-Onge, Evelyne 3,” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, consulté le 21 novembre 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/411.
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