Copeau Delvina
Titre
Copeau Delvina
Sujet
santé; thérapie; PLLADA
Description
entretiens Delvina et Evelyne
Créateur
Delvina Copeau (interviewé)
Evelyne St-Onge (intervieweur)
Eddy Malenfant (cinéaste)
Source
Production Manitu inc.
Éditeur
Production Manitu inc.
Droits
Production Manitu inc.
Relation
Langue
Innu
Type
vidéo | video
Format
Mp4 25 min 27 s.
Original Format
vidéo | video
Transcription
Entrevue Delvina Copeau et Evelyne St-Onge, 2000
Transcription.
Évelyne : Que fais-tu comme travail ? Qu’est-ce qu’on fait dans cette bâtisse ?
Delvina : J’ai la charge de ce centre, nous aidons les personnes qui ont des problèmes d’alcool, de drogues et d’autres dépendances.
Évelyne : Avez-vous toujours de la clientèle et combien pouvez-vous en prendre par session ?
Delvina : Nous avons 12 lits, mais on accepte toujours 14. La raison du nombre 14 est qu’il y a toujours des personnes qui ne sont pas prêtes et partent avant la fin de leur thérapie. L’an passé, 120 personnes sont passées ici.
Évelyne : D’où proviennent les Innus qui viennent ici ?
Delvina : Tous les Innus peuvent bénéficier de ce service. Tous les autochtones du Québec, mais les Innus de la région viennent, comme les Innus de Mamit, de Matimekosh, de Betsiamites, de Kawawashikamatch parce que la langue de travail est l’innu. Il y a aussi deux thérapies en langue française pour ceux qui ne parlent pas l’innu.
Évelyne : Et avez-vous de cette clientèle ?
Delvina : Oui, il y en a toujours, car nous avons les Innus qui ne parlent pas notre langue et on leur fait de la place.
Évelyne : Quel âge ont vos clients ?
Delvina : Au début, nous avions des personnes d’un certain âge, mais depuis quelques années, la moitié de la clientèle est composée de jeunes. Selon moi, la raison de la participation de ces derniers est que, aujourd’hui, ils utilisent beaucoup de PCP, parmi eux est la mescaline. Une personne ne peut pas sniffer pendant 20 ans, car les problèmes viennent plus vite au rythme où ils consomment la drogue. Ils réclament de l’aide et aussi, il y a beaucoup d’informations véhiculées dans ce sens-là. Dans l’alcool, tu peux tenir longtemps avant d’atteindre ton bas-fonds. Moi, j’ai consommé de l’alcool pendant 20 ans et le moment est venu pour moi de venir en aide à ce monde-là. Nous n’avions pas ces ressources dans notre temps. Nos parents, mon père, en prenait sans savoir que c’était une maladie. On méprise les alcooliques et plus on les voyait, pire c’était pour nous.
Évelyne : Dans les plus vieux qui viennent ici, quel âge ont-ils ?
Delvina : De 55 à 65 ans. J’ai dit à la personne la plus âgée qu’elle était probablement en train d’ouvrir la porte pour les autres de son âge et des plus jeunes. Tout le monde est accepté, quel que soit son statut professionnel ou social.
Évelyne : Dans votre programme, utilisez-vous innu aitun ?
Delvina : Nous avons le seul centre de thérapie au Canada dont les interventions se font seulement en langue innue, c’est ce que j’appelle innu aitun. Nous avons aussi des mets traditionnels. Comme approche, nous utilisons beaucoup des psychos éducatives. Une personne dans son apprentissage doit connaître les outils pour son cheminement personnel, les outils qui permettrons de mettre en thérapie les 12 étapes.
Évelyne : Combien avez-vous d’intervenants ? Ont-ils une formation ?
Delvina : Moi, j’ai toujours priorisé la formation. Nous avons trois conseillers (thérapeutes), cuisinier, aides-conseillers, secrétaire, nous sommes 9 et nous avons toujours des formations. Même le cuisinier participe aux sessions. Ici, c’est un travail d’équipe, nous sommes des guides.
Évelyne : Quels sont les critères pour entrer ici ?
Delvina : Il faut rencontrer un agent de PLAADA. Pour ceux qui demeurent en ville, il y a des formulaires dans les centres d’amitiés autochtones. Il y a une équipe qui analyse les demandes et en dernier les formulaires arrivent à mon bureau.
Évelyne : Avez-vous des nouvelles des personnes qui sortent d’ici ?
Delvina : C’est difficile de faire des suivis, il y a aussi des rechutes à cause des situations familiales. L’organisme PLAADA doit faire son possible pour aider les sortants. Les communautés ont les moyens pour aider ceux-ci. Nous avons même lancé une invitation pour un suivi et 29 ont répondu à l’appel.
Évelyne : Combien y a-t-il de centre au Québec et d’où proviennent les fonds ?
Delvina : Les fonds viennent de Santé Canada et il y en a un autre à La Tuque, un à Kanesatake, deux à Maria dont un pour les jeunes et un autre de 7 lits pour les adultes.
Évelyne : Quelle aide les jeunes reçoivent-t-il ?
Delvina : Elle est différente de l’une à l’autre, même que chaque centre à ses propres méthodes. Il traite les jeunes qui ont des problèmes sociaux, des sniffeurs de solvant…
Évelyne : Quel message donnerais-tu ?
Delvina : Que la personne ait confiance en elle dans les difficultés. Ne jamais se décourager, d’où qu’elle puisse venir, de prendre sa place.
Transcription.
Évelyne : Que fais-tu comme travail ? Qu’est-ce qu’on fait dans cette bâtisse ?
Delvina : J’ai la charge de ce centre, nous aidons les personnes qui ont des problèmes d’alcool, de drogues et d’autres dépendances.
Évelyne : Avez-vous toujours de la clientèle et combien pouvez-vous en prendre par session ?
Delvina : Nous avons 12 lits, mais on accepte toujours 14. La raison du nombre 14 est qu’il y a toujours des personnes qui ne sont pas prêtes et partent avant la fin de leur thérapie. L’an passé, 120 personnes sont passées ici.
Évelyne : D’où proviennent les Innus qui viennent ici ?
Delvina : Tous les Innus peuvent bénéficier de ce service. Tous les autochtones du Québec, mais les Innus de la région viennent, comme les Innus de Mamit, de Matimekosh, de Betsiamites, de Kawawashikamatch parce que la langue de travail est l’innu. Il y a aussi deux thérapies en langue française pour ceux qui ne parlent pas l’innu.
Évelyne : Et avez-vous de cette clientèle ?
Delvina : Oui, il y en a toujours, car nous avons les Innus qui ne parlent pas notre langue et on leur fait de la place.
Évelyne : Quel âge ont vos clients ?
Delvina : Au début, nous avions des personnes d’un certain âge, mais depuis quelques années, la moitié de la clientèle est composée de jeunes. Selon moi, la raison de la participation de ces derniers est que, aujourd’hui, ils utilisent beaucoup de PCP, parmi eux est la mescaline. Une personne ne peut pas sniffer pendant 20 ans, car les problèmes viennent plus vite au rythme où ils consomment la drogue. Ils réclament de l’aide et aussi, il y a beaucoup d’informations véhiculées dans ce sens-là. Dans l’alcool, tu peux tenir longtemps avant d’atteindre ton bas-fonds. Moi, j’ai consommé de l’alcool pendant 20 ans et le moment est venu pour moi de venir en aide à ce monde-là. Nous n’avions pas ces ressources dans notre temps. Nos parents, mon père, en prenait sans savoir que c’était une maladie. On méprise les alcooliques et plus on les voyait, pire c’était pour nous.
Évelyne : Dans les plus vieux qui viennent ici, quel âge ont-ils ?
Delvina : De 55 à 65 ans. J’ai dit à la personne la plus âgée qu’elle était probablement en train d’ouvrir la porte pour les autres de son âge et des plus jeunes. Tout le monde est accepté, quel que soit son statut professionnel ou social.
Évelyne : Dans votre programme, utilisez-vous innu aitun ?
Delvina : Nous avons le seul centre de thérapie au Canada dont les interventions se font seulement en langue innue, c’est ce que j’appelle innu aitun. Nous avons aussi des mets traditionnels. Comme approche, nous utilisons beaucoup des psychos éducatives. Une personne dans son apprentissage doit connaître les outils pour son cheminement personnel, les outils qui permettrons de mettre en thérapie les 12 étapes.
Évelyne : Combien avez-vous d’intervenants ? Ont-ils une formation ?
Delvina : Moi, j’ai toujours priorisé la formation. Nous avons trois conseillers (thérapeutes), cuisinier, aides-conseillers, secrétaire, nous sommes 9 et nous avons toujours des formations. Même le cuisinier participe aux sessions. Ici, c’est un travail d’équipe, nous sommes des guides.
Évelyne : Quels sont les critères pour entrer ici ?
Delvina : Il faut rencontrer un agent de PLAADA. Pour ceux qui demeurent en ville, il y a des formulaires dans les centres d’amitiés autochtones. Il y a une équipe qui analyse les demandes et en dernier les formulaires arrivent à mon bureau.
Évelyne : Avez-vous des nouvelles des personnes qui sortent d’ici ?
Delvina : C’est difficile de faire des suivis, il y a aussi des rechutes à cause des situations familiales. L’organisme PLAADA doit faire son possible pour aider les sortants. Les communautés ont les moyens pour aider ceux-ci. Nous avons même lancé une invitation pour un suivi et 29 ont répondu à l’appel.
Évelyne : Combien y a-t-il de centre au Québec et d’où proviennent les fonds ?
Delvina : Les fonds viennent de Santé Canada et il y en a un autre à La Tuque, un à Kanesatake, deux à Maria dont un pour les jeunes et un autre de 7 lits pour les adultes.
Évelyne : Quelle aide les jeunes reçoivent-t-il ?
Delvina : Elle est différente de l’une à l’autre, même que chaque centre à ses propres méthodes. Il traite les jeunes qui ont des problèmes sociaux, des sniffeurs de solvant…
Évelyne : Quel message donnerais-tu ?
Delvina : Que la personne ait confiance en elle dans les difficultés. Ne jamais se décourager, d’où qu’elle puisse venir, de prendre sa place.
Fichiers
Collection
Citer ce document
Delvina Copeau (interviewé), Evelyne St-Onge (intervieweur), et Eddy Malenfant (cinéaste), “Copeau Delvina,” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, consulté le 21 novembre 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/430.