Vollant, Sylvain
Title
Vollant, Sylvain
Subject
innu nikamu; Pinip Mckezie; Morley Lone; Mani utenam; musique
Description
parle de innu nikamu
Creator
Vollant, Sylvain (interviewé)
St-Onge, Evelyne (intervieweur)
Malenfant, Eddy (cinéaste)
Source
Production Manitu inc.
Publisher
Production Manitu inc.
Date
2000
Rights
Production Manitu inc.
Relation
Language
Innu
Coverage
Entretien à Mani Utenam (Québec, Canada)
Type
vidéo | video
Format
vidéo
Original Format
vidéo | video
Transcription
Transcription
Évelyne : Bonjour Putu.
Putu : Bonjour Évelyne.
Évelyne : L’Innu Nikamu s'en vient. Depuis combien de temps es-tu là ?
Putu : Depuis la première année en1985. Au début je vendais bénévolement les articles promotionnels, j'ai fait cela pendant 10 ans. Ensuite, j'ai assumé le rôle de président au cours des six dernières années. Aujourd'hui, je connais le rôle de responsable, je connais les besoins financiers, des ressources-humaines et matériels.
Évelyne : Depuis combien d’années que le festival existe ?
Putu : 16 ans.
Évelyne : Y a-t-il toujours du monde qui participe au festival ? Quelquefois on disait qu'il n'y aurait pas de festival.
Putu : Oui, même que à la première année, le festival avait accusé un déficit de 90 000 $ et l'année suivante, nous avons dû canceller les feux d'artifice. C'est juste cette année-là que nous n’avions pas eu de feux. Tu sais qu'aujourd'hui, Innu Nikamu n'as pas besoin d'aide financière gouvernementale, tous les fonds proviennent des entreprises locales, du conseil de bande sous forme de commanditaires.
Évelyne : Quelles sont les raisons d'être d’Innu Nikamu ?
Putu : En premier lieu, c'était de développer les artistes car à l'époque, il y avait seulement trois artistes donc Morley Loon… Et les autochtones se sont découvert des talents pour la musique et la chanson.
En second lieu, d'attirer les artistes de l'extérieur de d'autres nations. Tu leur donne un public pour étaler leur talent d’artiste et de montrer qu'on peut organiser un festival où il n'y a pas de consommation d'alcool. Depuis le début, il y a eu seulement une arrestation à cause de l'alcool. À ce niveau, le monde participe pour enrayer l'alcool et la drogue durant le festival.
Évelyne : Il y a beaucoup de visiteurs qui viennent ?
Putu : Oui. Moi j’en reçois beaucoup. Les Innus d’Utshimassit sont chez-nous et même la parenté de Mary qui proviennent des USA est ici. Nous faisons trois tablées pour le dîner. C'est plaisant de revoir autant de visiteurs.
Évelyne : Y a-t-il de nouveau chanteurs ?
Putu : Moi, j’en héberge deux qui viennent de la Mauricie. Un qui vient d’Obedjwuan mais il demeure à La Tuque. Il a certaines craintes, car c'est la première fois qu'il va chanter devant un public. Il y a également ton fils et son groupe, ça va être la première fois pour eux aussi.
Évelyne : Y aura-t-il des feux d’artifice ?
Putu : Oui, il y en aura, c'est juste une fois qu'on a passé. Ce sont les entreprises sous forme de commandites qui défraient les coûts et à chaque fois qu'un feu est allumé, on nomme le nom d'une entreprise.
Évelyne : Combien d'artistes sont passés au festival ?
Putu : Il vient en moyenne 100 musiciens par année. En 16 ans, il y en a beaucoup.
Évelyne : Il doit y en avoir parmi eux qui sont reconnus aujourd'hui et qui sont rendus loin ?
Putu : Dans la première année, il y avait Florent Vollant et Claude McKenzie et ils formèrent le groupe Kashtin. Mais il y en a d'autres qui sont connus localement et régionalement comme Philippe et Morley Loon, Willie Dunn. Je n'ai pas réussi à le rejoindre pour cette année, mais l'année prochaine, je vais faire tout mon possible afin qu’ils viennent chanter ici. Ils sont les pionniers du festival parce que ce sont eux qui ont chanté au premier festival.
Évelyne : Ils ont utilisé leur langue maternelle pour chanter ?
Putu : Oui. Tu sais aussi, il y avait eu Alcide Blacksmith. Dernièrement, il avait eu des problèmes cardiaques. Je l'ai rencontré à Piekukamit et il a hâte de venir chanter. Il ne faut pas oublier aussi René Wezzineau, il va venir aussi.
Évelyne : Il y a des chanteurs qui proviennent de l'Amérique du Sud, il va-t-il y en avoir cette année ?
Putu : Ils sont déjà venus ici, mais j'ai des difficultés à les rejoindre parce que je n'ai pas de contact à Montréal. Mais ceux qui viennent à chaque année et qui vendent des articles artisanaux, ils peuvent jouer de la musique et chanter et quelquefois, je demandais à ces derniers de se produire, car ce sont tous des artistes. José Lima m'a appelé, il vend lui aussi des chandails et je peux le convaincre à venir chanter.
Évelyne : Il y a beaucoup de visiteurs à Mani-utenam ?
Putu : J’ai eu un appel de madame Blacksmith et elle me dit qu'un autobus de 45 passagers s'en vient sans compter les automobiles. Un autre d’Obedjwan et un minibus de La Tuque. Il y a aussi des Innus de Utshimassit qui sont déjà ici. Il y a ceux qui arrivent du pèlerinage de Sainte-Anne qui sont de passage dans notre région avant de rentrer chez eux. Sheshatshit en parle aussi de venir en grand nombre. Il y a même le bateau qui a fait le trajet Nutashkuan - Uanamen Shipu 2 fois, ce qu’il n'a jamais fait auparavant.
Évelyne : Il y a aussi ton bingo ?
Putu : Oui, mais le gouvernement ne veut pas qu'on le fasse. J'ai rencontré Itum à ce sujet et il m'appuie. C'est un bingo de 52 000 $ et s'il y a poursuite, il va coûter 7000 à 8000 $.
Évelyne : Et le montant total à payer est de 50 000 $ ?
Putu : Oui. Le dernier est de 20 000 $, il y aura des tours de 10 000 $, 5000 $. Il va y avoir beaucoup de monde. Il va probablement manquer de tables et de chaises. Et ce bingo aura lieu à l'aréna où il peut contenir beaucoup de personnes.
Évelyne : Nous avons toujours du beau temps et il faut espérer que nous en aurons pendant le festival ?
Putu : En 16 ans, nous avons dû faire le festival trois fois à l'intérieur à cause de la température. Nous avons été chanceux à venir jusqu'à date.
Évelyne : Et la période est approprié aussi avec les pèlerins de Sainte-Anne.
Putu : Oui, nous voyons beaucoup de visiteurs aux galeries Montagnaises. Ça doit faire l'affaire de Tim Hortons.
Évelyne : Tu as travaillé plusieurs années bénévolement, tu as eu confiance aux artistes pour avoir travaillé si longtemps ?
Putu : J’ai pensé et je pense qu'un artiste a quelque chose à nous transmettre. Je n'ai aucun talent artistique et j'aurais aimé en avoir, mais j'aime travailler pour eux et aussi pour la population. Et j'ai trouvé mon juste milieu en travaillant pour les deux. C'est la première année que je suis rémunéré et j'aime bien ça.
Évelyne : Quel message tu laisserais aux artistes et aux Innus ?
Putu : Qu’ils s'amusent bien fort, qu'ils prennent connaissance qu'on est bien à Mani-utenam, que les Innus d’ici sont hospitaliers, que nous avons beaucoup de bénévolat et qu'on est reconnus comme la communauté la plus hospitalière. C'est pour cette raison que je suis encore ici.
Évelyne : Et pourtant, on avait parlé de le déménager ?
Putu : Oui, on avait parlé de le faire à Sept-Îles, je n'aurais jamais déménagé.
Je suis Sylvain volant.
Évelyne : Bonjour Putu.
Putu : Bonjour Évelyne.
Évelyne : L’Innu Nikamu s'en vient. Depuis combien de temps es-tu là ?
Putu : Depuis la première année en1985. Au début je vendais bénévolement les articles promotionnels, j'ai fait cela pendant 10 ans. Ensuite, j'ai assumé le rôle de président au cours des six dernières années. Aujourd'hui, je connais le rôle de responsable, je connais les besoins financiers, des ressources-humaines et matériels.
Évelyne : Depuis combien d’années que le festival existe ?
Putu : 16 ans.
Évelyne : Y a-t-il toujours du monde qui participe au festival ? Quelquefois on disait qu'il n'y aurait pas de festival.
Putu : Oui, même que à la première année, le festival avait accusé un déficit de 90 000 $ et l'année suivante, nous avons dû canceller les feux d'artifice. C'est juste cette année-là que nous n’avions pas eu de feux. Tu sais qu'aujourd'hui, Innu Nikamu n'as pas besoin d'aide financière gouvernementale, tous les fonds proviennent des entreprises locales, du conseil de bande sous forme de commanditaires.
Évelyne : Quelles sont les raisons d'être d’Innu Nikamu ?
Putu : En premier lieu, c'était de développer les artistes car à l'époque, il y avait seulement trois artistes donc Morley Loon… Et les autochtones se sont découvert des talents pour la musique et la chanson.
En second lieu, d'attirer les artistes de l'extérieur de d'autres nations. Tu leur donne un public pour étaler leur talent d’artiste et de montrer qu'on peut organiser un festival où il n'y a pas de consommation d'alcool. Depuis le début, il y a eu seulement une arrestation à cause de l'alcool. À ce niveau, le monde participe pour enrayer l'alcool et la drogue durant le festival.
Évelyne : Il y a beaucoup de visiteurs qui viennent ?
Putu : Oui. Moi j’en reçois beaucoup. Les Innus d’Utshimassit sont chez-nous et même la parenté de Mary qui proviennent des USA est ici. Nous faisons trois tablées pour le dîner. C'est plaisant de revoir autant de visiteurs.
Évelyne : Y a-t-il de nouveau chanteurs ?
Putu : Moi, j’en héberge deux qui viennent de la Mauricie. Un qui vient d’Obedjwuan mais il demeure à La Tuque. Il a certaines craintes, car c'est la première fois qu'il va chanter devant un public. Il y a également ton fils et son groupe, ça va être la première fois pour eux aussi.
Évelyne : Y aura-t-il des feux d’artifice ?
Putu : Oui, il y en aura, c'est juste une fois qu'on a passé. Ce sont les entreprises sous forme de commandites qui défraient les coûts et à chaque fois qu'un feu est allumé, on nomme le nom d'une entreprise.
Évelyne : Combien d'artistes sont passés au festival ?
Putu : Il vient en moyenne 100 musiciens par année. En 16 ans, il y en a beaucoup.
Évelyne : Il doit y en avoir parmi eux qui sont reconnus aujourd'hui et qui sont rendus loin ?
Putu : Dans la première année, il y avait Florent Vollant et Claude McKenzie et ils formèrent le groupe Kashtin. Mais il y en a d'autres qui sont connus localement et régionalement comme Philippe et Morley Loon, Willie Dunn. Je n'ai pas réussi à le rejoindre pour cette année, mais l'année prochaine, je vais faire tout mon possible afin qu’ils viennent chanter ici. Ils sont les pionniers du festival parce que ce sont eux qui ont chanté au premier festival.
Évelyne : Ils ont utilisé leur langue maternelle pour chanter ?
Putu : Oui. Tu sais aussi, il y avait eu Alcide Blacksmith. Dernièrement, il avait eu des problèmes cardiaques. Je l'ai rencontré à Piekukamit et il a hâte de venir chanter. Il ne faut pas oublier aussi René Wezzineau, il va venir aussi.
Évelyne : Il y a des chanteurs qui proviennent de l'Amérique du Sud, il va-t-il y en avoir cette année ?
Putu : Ils sont déjà venus ici, mais j'ai des difficultés à les rejoindre parce que je n'ai pas de contact à Montréal. Mais ceux qui viennent à chaque année et qui vendent des articles artisanaux, ils peuvent jouer de la musique et chanter et quelquefois, je demandais à ces derniers de se produire, car ce sont tous des artistes. José Lima m'a appelé, il vend lui aussi des chandails et je peux le convaincre à venir chanter.
Évelyne : Il y a beaucoup de visiteurs à Mani-utenam ?
Putu : J’ai eu un appel de madame Blacksmith et elle me dit qu'un autobus de 45 passagers s'en vient sans compter les automobiles. Un autre d’Obedjwan et un minibus de La Tuque. Il y a aussi des Innus de Utshimassit qui sont déjà ici. Il y a ceux qui arrivent du pèlerinage de Sainte-Anne qui sont de passage dans notre région avant de rentrer chez eux. Sheshatshit en parle aussi de venir en grand nombre. Il y a même le bateau qui a fait le trajet Nutashkuan - Uanamen Shipu 2 fois, ce qu’il n'a jamais fait auparavant.
Évelyne : Il y a aussi ton bingo ?
Putu : Oui, mais le gouvernement ne veut pas qu'on le fasse. J'ai rencontré Itum à ce sujet et il m'appuie. C'est un bingo de 52 000 $ et s'il y a poursuite, il va coûter 7000 à 8000 $.
Évelyne : Et le montant total à payer est de 50 000 $ ?
Putu : Oui. Le dernier est de 20 000 $, il y aura des tours de 10 000 $, 5000 $. Il va y avoir beaucoup de monde. Il va probablement manquer de tables et de chaises. Et ce bingo aura lieu à l'aréna où il peut contenir beaucoup de personnes.
Évelyne : Nous avons toujours du beau temps et il faut espérer que nous en aurons pendant le festival ?
Putu : En 16 ans, nous avons dû faire le festival trois fois à l'intérieur à cause de la température. Nous avons été chanceux à venir jusqu'à date.
Évelyne : Et la période est approprié aussi avec les pèlerins de Sainte-Anne.
Putu : Oui, nous voyons beaucoup de visiteurs aux galeries Montagnaises. Ça doit faire l'affaire de Tim Hortons.
Évelyne : Tu as travaillé plusieurs années bénévolement, tu as eu confiance aux artistes pour avoir travaillé si longtemps ?
Putu : J’ai pensé et je pense qu'un artiste a quelque chose à nous transmettre. Je n'ai aucun talent artistique et j'aurais aimé en avoir, mais j'aime travailler pour eux et aussi pour la population. Et j'ai trouvé mon juste milieu en travaillant pour les deux. C'est la première année que je suis rémunéré et j'aime bien ça.
Évelyne : Quel message tu laisserais aux artistes et aux Innus ?
Putu : Qu’ils s'amusent bien fort, qu'ils prennent connaissance qu'on est bien à Mani-utenam, que les Innus d’ici sont hospitaliers, que nous avons beaucoup de bénévolat et qu'on est reconnus comme la communauté la plus hospitalière. C'est pour cette raison que je suis encore ici.
Évelyne : Et pourtant, on avait parlé de le déménager ?
Putu : Oui, on avait parlé de le faire à Sept-Îles, je n'aurais jamais déménagé.
Je suis Sylvain volant.
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Citation
Vollant, Sylvain (interviewé), St-Onge, Evelyne (intervieweur), and Malenfant, Eddy (cinéaste), “Vollant, Sylvain,” Confluence Premiers Peuples / First Peoples Confluence, accessed November 24, 2024, http://omeka.uottawa.ca/confluence-premierspeuples-firstpeoples/items/show/366.