Pourquoi ils ont servi et La Contexte Mondiale

Deux chansons traditionnelles de la guerre civile espagnole, Los Cuatro Generales et Viva La Quince Brigada, chantées par Leon Lishner. Viva la Quince Brigada se place en seconde position.

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Des membres des Brigades internationales posent pour une photo pendant leur internement dans un camp de prisonniers de guerre à Gurs, en France.

Sur la carte des voluntaires, nous avons pu voir que de nombreux.ses Français.es prennent la décision d'aller aider leurs voisins, qu'ils considèrent comme des frères. En effet, pour la gauche française, le mot d'ordre est «Il n'y a plus de Pyrénées» [1]. Autrement dit, les deux fronts populaires ne font plus qu'un, et la lutte est commune. La solidarité entre ouvriers est plus importante que la nation. Du côté de la droite, les républicains espagnols sont vus comme des agents de l'URSS et un grand danger pour la civilisation chrétienne [2]. Le conflit divise les intellectuels, si bien que chacun est en quelque sorte forcé de choisir un camp. La division idéologique de la France s'organise donc sur les mêmes lignes que la division de l'Espagne. On peut ainsi comprendre pourquoi le conflit soulève tant de passions, et que tant de personnes décident de s'y impliquer.

La non-intervention du gouvernement est aussi un facteur important. Voyant que Léon Blum et son gouvernement de front populaire n'est pas en mesure de s'impliquer dans le conflit, de nombreux individus décident de prendre action directement. En réalité, le gouvernement français sait que ses électeurs sont favorables au soutien à l'Espagne républicaine. Cependant, il se garde d'intervenir dans le conflit espagnol pour d'autres raisons.  Tout d'abord, la politique officielle du gouvernement est la non-intervention. Cela a pour but à la fois d'apaiser l'Allemagne et de préserver l'alliance avec les Britanniques. Également, le Front populaire est une coalition, dont une partie des membres sont de fervents pacifistes qui menacent de retirer leur soutien au gouvernement si celui-ci s'implique dans un conflit armé. Pour toutes ces raisons, le rôle du gouvernement français sera très limité en termes du soutien apporté aux républicains, et Léon Blum pourra tout au plus fermer les yeux sur certains chargements d'armes qui transitent par le pays.

Si le gouvernement ne s'implique pas, cela ne veut pas dire que seuls des individus fournissent l'effort de solidarité. Plusieurs organisations s'impliquent autant dans l'aide militaire qu'humanitaire. La CGT, importante centrale syndicale, qui unit communistes et syndicalistes, offre un important soutien. Les débardeurs dans les ports font passer la marchandise de façon inaperçue, alors que des organisations humanitaires, comme le Secours populaire international, organisent des collectes pour venir en aide aux civils. Ces organisations humanitaires étaient souvent impliquées politiquement, ayant des allégeances à un parti politique. Le Secours populaire est par exemple fondé par des militants communistes, et vient en aide principalement aux communistes. En réponse à cela, la Solidarité internationale antifasciste est créée par des militants anarchistes à Barcelone, et aura sa section française. La création d'organes humanitaires permet à différents partis politiques de se donner une bonne image en France. En quelque sorte, la Guerre d'Espagne devient un lieu de démonstration pour les groupes politiques français, qui sert à montrer à quel point leur cause est la bonne et qu'ils sont à la défense des personnes en difficulté.

Pourquoi ils ont servi