Hurtubise, Madeleine. (Interview)

Dublin Core

Title

Hurtubise, Madeleine. (Interview)

Description

An interview regarding pop culture and the female experience on the UOttawa campus in the 1970s.

Date

2023-10-17

Relation

https://youtu.be/ipSeR6DD0tc
6 minutes, 45 seconds to 1 hour, 2 minutes, 35 seconds

Format

MP4, 1 hour, 10 minutes, 32 seconds

Language

French

Type

oral history

Oral History Item Type Metadata

Location

Ottawa, Ontario, Canada

Transcription

MH : Bonjour. (6 : 48)

NO : Bonjour.

MH : Bon, alors tu me vois bien?

NO : Ah non, je ne suis pas capable de te voir.

MH : OK. Oh! Ben non. OK. Là, ça va.

NO : OK. Merci.

MH : OK.

NO :Donc, comment ça va?

MH : Ça va très bien. Et toi?

NO : Ça va bien. J 'ai bien reçu le formulaire par courriel.

MH : OK.

NO : J 'ai envoyé à mon professeur si c 'est acceptable de soumettre les photos des formulaires, si ce n 'est pas, je lui ai envoyé un courriel et je lui ai demandé si c 'est acceptable, sinon je peux vous indiquer une adresse où vous pouvez les envoyer.
MH : Parfait. Alors, je vais prendre l 'adresse tout de suite pour ne pas l 'oublier. Alors, ok, on y va. Or, vous pouvez me l 'envoyer par courrier, non?

NO : Qu 'est -ce que je pouvais vous envoyer?

MH : L 'adresse.

NO : Oh oui, l 'adresse, oui.

MH : Envoyez -moi l 'adresse par courrier, comme ça je ne me tromperai pas.

NO : Oui, s' il ne m 'a pas répondu déjà, mais s 'il me répond et s 'il me dit qu 'il n 'est pas acceptable de se mettre en photo, il va m 'indiquer. Ok, parce que ce qui arrive, c 'est que j 'ai bien reçu aujourd 'hui vos formulaires qui étaient dans un autre format et je suis allée pour les,

MH : Voyons, aller les conserver dans mes dossiers pour travailler dessus et puis, bon, là, je commence et puis là, on me demande si j 'ai un compte avec Microsoft.
NO : Ah, ok. (9 : 00)
MH : J 'en ai pas moi, je suis toute avec Apple. Donc, pis là, je suis venu à bout de... qu 'est -ce que j 'ai fait? J 'ai fait quelque chose, en tout cas, pis je suis venu à bout de le mettre dans mes notes, comme un nouveau dossier, mais je peux pas travailler dessus. Ça me donne rien. Ce que je vais faire, c 'est que je vais vous les poster.

NO : Mais on va le comprendre, donc, ça va. Oui. Mais si vous êtes prêts, on peut commencer maintenant. Donc on commence avec la section 1, l 'impact de la culture populaire et on va commencer avec une question principale et puis on va demander quelques questions de suivi.

MH : D 'accord.

NO : Donc premièrement, les historiens de la culture ont soutenu que la télévision, Hollywood, la musique populaire et une culture de consommation axée sur l 'automobile ont créé une culture populaire nord -américaine plus intégrée. Ottawa était une institution bilingue et nous voulons mieux comprendre comment les anglophones et les francophones étaient liés les uns aux autres. Maintenant à la question. Il y avait moins d 'appareils électroniques dans la société canadienne des années 1970. Comment était structuré votre temps libre ou que faisaient les étudiants de l 'Université d 'Ottawa pour s 'amuser dans les années 1970?

MH : Ok, alors moi personnellement, je faisais beaucoup d 'activités en français. On avait des rencontres, beaucoup au Pavillon Leblanc, qui est une résidence étudiante. (11 : 00) Moi, je demeurais sur la rue Daly, donc je n 'étais pas en résidence étudiante. Cependant, on avait beaucoup de rencontres. On allait au cinéma Bytown. Le cinéma, à ce temps -là, c 'était en anglais. On allait manger dans les restaurants de la rue Rideau, c 'était en anglais. Sur le campus comme tel, moi, je suis musicienne, donc je faisais du chant choral avec ma faculté d 'éducation. Et ça, ça se passait en français, OK? Je peux pas… Je ne… Il n 'y avait pas du tout de… Tu sais, là, je reste ici, moi, puis il y a beaucoup d 'air partagé, il y a beaucoup d 'espace partagé, et puis il y a beaucoup plus d 'édifices, ok? Je dirais qu 'il y a à peu près 75 -80 plus d'édifices. Nous autres, on avait le pavillon Simard pour le français. On avait en gestion, ça c'était plus en anglais. L 'éducation, il y avait français et anglais. Mais là, on a ajouté la faculté de sciences sociales, on a ajouté les sports, on a ajouté la grande bibliothèque. Alors là, les élèves se rencontrent davantage. Nous, on restait plus dans notre édifice, qui était situé au coin de Wilbright et Waller, (13 : 00) et on avait nos activités là. Donc, on avait plein de comités à l'intérieur de la Faculté d 'éducation, de l 'école normale, de l 'Université d 'Ottawa, et puis on faisait... J 'ai mon annuaire ici, ok? Alors on faisait toutes sortes d 'activités, ok? Alors on avait l 'album souvenir, Yearbook. On faisait toutes nos choses à l 'intérieur. Comité de publicité, comité de visite culturelle. On organisait des visites culturelles et on allait, par exemple, on allait voir des spectacles, et c 'est presque en même temps que le centenaire du Canada, qui était en 1967. Et M. Pierre -Elliott Trudeau était au gouvernement, et il nous ouvert sur les cultures des autres nations. Alors, on était plus là-dedans qu 'à l 'intérieur du campus. Ok? Alors, notre directeur a organisé un voyage. J 'ai mon cahier ici. Alors, c 'est un voyage. Ce n'était pas un échange. C 'est un voyage où les élèves, les étudiants dont j'ai fait partie, (15 : 00) nous étions 35 sur les 350 et j 'ai été choisie pour participer à visiter cinq pays d'Europe et aller connaître comment, quelles étaient leurs méthodes pédagogiques. Alors j 'ai travaillé toute l'année à ça, à l 'intérieur de ma faculté. Donc, j 'ai communiqué, on communiquait avec les autres pays, évidemment pas avec du courriel, on écrivait des lettres, on communiquait avec des écoles élémentaires et des lycées pis tout ça, là, parce que c'était pas la même chose, pis on apprenait à connaître davantage les autres pays. Ça a été un moment dans ma vie personnelle où mon regard s 'est tourné plus vers l 'extérieur du Canada que l 'intérieur entre nous.

NO : Et vous avez dit que vous êtes musicienne.

MH : Oui.


NO : Avez -vous assisté à des spectacles musicaux pendant vos années d 'université?

MH : Oui, beaucoup, beaucoup.

NO : Et qu 'est -ce que vous fassiez et c 'était comment?

MH : Bon, alors, moi j 'ai surtout assisté à des spectacles de musique et c 'était des chansonniers québécois parce qu 'en 1970, on n 'avait pas beaucoup de (17 : 00) chanteurs ou de chansonniers franco -ontariens. Alors c 'était surtout québécois. Donc on allait entendre et voir Claude Léveillé, Gilles Vigneault, tous des artistes qui ont popularisé la chanson francophone. J 'allais aussi, quand j'ai été au cinéma à Bytown, j'ai été voir Marcel Pagnol, ça c 'est des auteurs de France. Alors moi, ma culture, je l 'ai beaucoup recherchée en français. Et si je ne la trouvais pas sur mon campus, j 'allais vers l 'extérieur.

NO : Donc l 'Université d 'Ottawa était une institution bilingue et les francophones et les anglophones s'inscrivaient-ils aux mêmes cours universitaires et participaient-ils aux mêmes clubs? (19 : 00) Je sais que vous avez déjà indiqué que vous avez assisté aux rencontres anglophones, mais...

MH : Moi, je n 'ai jamais, sur le campus de l 'Université d 'Ottawa, été dans des cours avec les anglophones. J 'ai toutes fait mes études en français. Le seul temps où j 'ai fait des études en anglais, ça m 'est arrivé deux fois, c 'est que le cours ne s 'offrait pas à Ottawa, il ne s 'offrait pas du tout, ni en anglais, ni en français. Et j 'ai été le prendre à Hamilton, en Ontario, et j 'ai été le prendre à l 'Université Brock, à St. Catharines, parce que j 'avais besoin d 'un spécialiste, d 'un cours spécialisé là -dedans. C 'est ce que j 'ai fait.

NO : Et donc, dans vos cours portés en français, est-ce que vous avez des pairs qui étaient anglophones de naissance ou complètement francophones?

MH : Tout le monde parlait français.

NO : Maintenant, est -ce qu 'ils étaient anglophones de naissance?

MH : Je sais pas. Parce qu 'on était beaucoup de monde dans les cours. On était plusieurs. Je ne pense pas. Moi, j 'étais en éducation, donc j 'ai fait mon bac en éducation, ma maîtrise en administration éducationnelle. J 'ai toujours été avec des francophones. (21 : 00) Il y avait suffisamment d'étudiants pour avoir des cours en français et en anglais à Ottawa. Parce qu 'à ce moment -là, les gens du nord de l 'Ontario, les gens du sud de l 'Ontario venaient faire leurs cours à Ottawa en français. Moi j 'ai fait une partie de tous mes cours avec des gens qui se déplaçaient, les francophones, qui se déplaçaient de leur village, de leur localité, de leur ville pour venir étudier à Ottawa. Alors ça j 'en ai eu beaucoup. J 'ai appris le piano et la dame, l 'étudiante qui m 'enseignait, venait de Noëlville. Puis elle étudiait à l 'Université d'Ottawa puis résidait au couloir de la rue Rideau. Parce qu 'à ce moment -là, on louait beaucoup des chambres, ok? On louait pas des appartements. On louait des chambres et les religieuses, les communautés, les congrégations louaient des chambres et nous étions passionnés.

NO : Et donc je voudrais demandé dernièrement avant que nous passons à la prochaine section. Nous utilisons le terme culture de la fête pour faire référence aux activités sociales en dehors de la salle de classe. (23 : 00) Comment décririez -vous la culture de la fête sur le campus de l'Université d 'Ottawa au cours des années 1970?

MH : Ok, alors il n 'y avait rien d 'organisé pour nous. Est -ce que moi je tout ce que nous faisions, on l 'organisait, ok? Alors, on organisait nos sports, on organisait nos sorties, on louait les autobus, il n'y avait pas, à ma connaissance, à part les clubs sportifs élites qui jouaient pour l 'université, ce qui n 'était pas mon cas, parce qu 'il n 'y avait pas grand -chose pour les filles, je pense qu 'il n 'y en avait pas du tout. Il y avait du football, peut -être, ou des choses comme peut-être du hockey, mais c 'est tout. À part ça, nous on faisait tout, puis comme je vous montrais tantôt, là, on avait des comités de toutes sortes de choses qu'on inventait, qu'on créait, du théâtre, de l'improvisation, mais c 'était nous autres qui le faisions et on parlait, et on utilisait aussi la faculté de théâtre qui est là actuellement. qui, à ce moment-là, s 'appelait la salle académique. Et puis, on faisait des choses comme ça. Et on était très fidèles à notre culture catholique. (25 : 00) Alors, on avait des fêtes pour Noël, pour Pâques. Ça, c 'était tout célébré. C 'était pas oublié, ce n 'était pas une parmi tant d 'autres. Il n 'y avait que ça, OK? Et il n 'y avait pas d 'activités comme on fait aujourd 'hui, des courses pour ramasser des fonds pour le cancer. Il n 'y avait rien de ça. Il n 'y avait aucune activité, par exemple, pour les minorités, il n 'y avait pas de monde. Alors, on n 'avait pas... on n 'avait pas cette richesse -là des différences. Il n 'y en avait pas. Les étudiants de l 'extérieur de l'Ontario, je m 'en rappelle pas, ça m 'a pas marquée. Donc, c 'était... l 'Université d 'Ottawa, à cette époque -là, en tout cas, les facultés que moi j 'ai fréquentées, les arts, l 'éducation, ok, c 'était beaucoup,

NO : Merci. Donc maintenant on passe à la section 2. On a trois questions principales et quelques questions de suivi pour chacune. Donc c 'est l 'expérience féminine et la première question c 'est les historiens de la culture ont beaucoup écrit sur ce qu 'ils appellent le féminisme de la deuxième vague. (27 : 00) À savoir que dans le cadre du mouvement de la contre -culture, les femmes du début des années 1970 ont cherché à briser les barrières entre les sexes. Cet argument résonne -t -il avec votre expérience sur le campus de l 'Université d 'Ottawa au début des années 1970?

MH : Non, pas dans mon cas. J 'ai toujours été invité à prendre ma place, ok, mais il n 'y avait rien, ça n 'avait rien à voir avec toutes les recherches, Dans tous les domaines ou tout ce qu'on analyse ou qu 'on poursuit, rien n 'était dit ou rien n 'était discuté au niveau des genres, ok? On ne discutait pas les stéréotypes. Les femmes allaient naturellement vers l 'éducation et la santé. On ne nous présentait pas, à nous les filles, des grandes carrières en administration, des grandes carrières scientifiques. Si j 'avais voulu y aller, j 'aurais pu, mais je ne connaissais pas. Alors, parce que ça ne veut pas, si on veut accéder à ces carrières -là, en administration, en sciences, en médecine, (29 : 00) Il faut commencer en 70, il faut commencer dans les années 60, il faut se préparer à ça, il faut prendre les cours, les prérequis. Alors non, non. Il y avait des gars, il y avait des filles. Les gars allaient à l 'école de façon plus... à l'université, en tout cas, ils faisaient un degré, ok, en administration, tout ça. on n 'en faisait pas pas plus qu 'il faut non plus. Les gens qui poursuivaient leurs études, c 'était plutôt des garçons. Il y a certainement eu des filles, mais pas que moi j 'ai connu. Par contre, les enseignants que j 'ai eu, c 'était peut -être une chance, m 'ont toujours encouragé à être confiante dans mes capacités. Ok.

NO : Donc, vous l 'avez déjà mentionné, mais vous pouvez expliquer un peu plus. Il y a une question, dans les années 1970, il y avait -il des programmes, des départements ou des clubs de l 'Université d 'Ottawa où les femmes étaient moins présentes ou moins acceptées? Si vous voudriez élaborer sur vos points de comment il y avait plus de femmes en éducation et santé comme ça.

MH : Oui, alors la raison pour laquelle il y avait certainement moins de femmes dans les facultés de gestion ou, par exemple, en droit, (31 : 00) parce que ça, c 'était des facultés autour d 'où j'étais. C 'est parce que la mentalité de cette époque -là, c 'est que le garçon, l 'homme, lui, allait être le pourvoyeur et lui, allait faire carrière. Alors que la plupart des filles allaient travailler et avoir des enfants et possiblement rester à la Alors, les familles investissaient davantage d 'argent pour la formation d 'un garçon que d 'une fille. Par ailleurs, en 1970, j 'ai pu bénéficier du gouvernement de l 'Ontario d 'un programme bourse -études. Alors, pour mes études à moi, j 'ai pu emprunter de l 'argent pour payer mes études, mon logement, tout ça. Une partie était cadeau, bourse, une partie était à remettre, un prêt. Je pense que je fais partie probablement d 'une première génération où il y a eu ce projet -là en Ontario, bourse, études.

NO : Ok. Oui. Et on peut maintenant passer jusqu 'à une autre question de suivi. Donc, dans vos propres mots (33 : 00) que signifiait le féminisme au Canada au début des années 1970? Comment elle était présente sur le campus et comment c 'était différent d 'aujourd 'hui?

MH : Oui, moi je suis la plus jeune d 'une famille de sept filles et deux garçons. Et à cette époque -là, c 'était très présent dans ma tête que moi j 'aurais une carrière. Et c 'était, ça commençait, mais moi j 'avais, j 'avais été brainwashed par ma famille que nous on continuait nos études. Tout le monde chez moi, les neufs, nous sommes neufs, avons fait des études secondaires et post -secondaires. et on n 'a pas tous travaillé toute notre carrière. On est trois filles qui ont eu des carrières complètement comme les garçons. Moi, j 'ai travaillé pendant toute ma vie. Alors, puis j 'ai fait mes études à temps partiel, le soir, tout ça, le jour. Mes autres sœurs aussi. On est sur les sept filles. Nous sommes quatre à avoir terminé un baccalauréat. (35 : 00) Moi, j 'ai une maîtrise, j 'ai une sœur qui est infirmière, j 'ai une sœur qui est travailleuse sociale et puis les autres, on a enseigné. Mais c 'était sûr, moi, en 70, je voulais sortir du Canada et de l 'Ontario. Je voulais connaître des choses. Il y avait l'influence des Beatles aussi qui est arrivée, la musique, l 'Angleterre. Alors je suis allée visiter l 'Angleterre, on étudiait aussi Shakespeare, ça m 'intéressait beaucoup. Ici au Canada, on allait, j 'ai été à l 'âge de 16 ans, je suis quand même allée dans l 'Ouest canadien, j 'ai vu les communautés ukrainiennes qui sont dans l 'Ouest canadiens. J 'avais une sœur qui vivait à Toronto, donc je suis allée. Mon père avait de la famille à Montréal, on allait à Montréal, on allait à Québec. Surtout, ouais, c 'est ça. Alors moi, je voulais sortir, je voulais voyager, et je l'ai fait. Je suis assez dans la minorité des femmes de cet âge. La minorité des femmes a voyagé beaucoup. A voyagé, avoir des carrières et à faire de longues études. C 'était pas quelque chose qui était encouragé à large, (37 : 00) qui était encouragé dans la communauté ou à l'école. C 'était ma famille qui était très axée.

NO : Donc maintenant qu 'on parle de votre famille, on va passer à la prochaine section de l'idéologie et les différences générationnelles et je crois qu 'avec ce que vous avez dit déjà, votre cas sera un peu unique. Mais les historiens ont beaucoup écrit sur ce qu 'ils appellent la révolution de la contre-culture, c 'est -à -dire que votre génération s 'est rebellée contre les valeurs de la génération de vos parents, dans quelle mesure les membres de votre cercle social considérait -il qu 'il devait se mobiliser pour une société plus juste et un monde meilleur?

MH : Je ne sais pas quoi vous dire parce que ce n 'était pas dans ma société proche, parce que ça allait bien. Moi, je n 'ai pas été harcelée, je n 'ai pas eu de violence, je à une petite ville, mais on était éveillés à, par exemple, à des séries télévisées ou à des films ou à des choses où on sentait qu 'il y avait de la guerre, par exemple. Moi, à 14 ans, j 'ai vécu, puis à 16 ans, 17 ans, (39 : 00) j 'ai vécu la mort du président Kennedy, la mort de son frère à la fin des années 60. Kennedy, c 'est en 64, l 'autre, Je pense que c 'était en 1969 ou 1968. Alors, on savait que ça existait, la guerre. Il y a eu la guerre du Vietnam. Il y a eu le blocus de Cuba. On savait que ça existait, mais on voulait un monde meilleur. On voulait plus de liberté. On voulait certainement aller aider les autres pays. Moi, j 'ai voulu aller enseigner à l 'extérieur, par exemple, en Afrique. Et puis, on m 'a découragée de le faire parce que c 'était trop difficile, c 'était dangereux. Alors, bon, il n 'y avait pas autant, tu sais, de, par exemple, partir puis faire un voyage à l 'étranger, un voyage humanitaire. Il n'y avait pas ça dans mon temps. Ça n 'existait pas. Pour les filles, ça n 'existait pas.

NO : Donc, que pensait le corps étudiant de la guerre du Vietnam?

MH : Bien, on voyait que c 'était terrorisant parce que ça se passait à l 'extérieur et puis on avait eu aussi des alertes nucléaires à un moment donné, puis tout ça, puis on nous préparait à se faire des abris. (41 : 00) Ça, c 'était avant, là, c'était pas nécessairement avec la guerre du Vietnam, mais c 'était avec d 'autres choses. Puis c 'était très, très inquiétant. Maintenant, on n 'en savait presque pas parce qu 'il n 'y avait pas d 'émission de télévision, il n 'y avait pas de réseaux sociaux, il n 'y avait pas beaucoup de communication. Alors, on échangeait dans notre village. Moi, je me souviens que je jouais au tennis. Chez moi, on faisait beaucoup de musique. Mes deux parents étaient... J 'aimais beaucoup la musique, mon père chantait très bien, et puis on écoutait de l 'opéra, on allait à des spectacles d 'opéra à Montréal, à la Traviata, tout ça, on écoutait Nana Mouskouri, on écoutait les gens qui venaient d 'ailleurs, Gilbert Bécaud, tout ça, puis alors on vivait là -dedans, puis de temps en temps, de temps en temps, on entendait parler de ce qui allait mal. Mais c 'était... Aujourd 'hui, là, on écoute les nouvelles, ça nous arrive, on a les manchettes, alors on est bombardés. Comme là, l 'Ukraine avec la Russie, ben, moi, où est -ce que je reste à l 'heure actuelle? Je reste sur la rue Range, à Ottawa, pis il y a beaucoup d 'appartements ici qui sont loués à des ambassades. Alors on est, on est toutes mêlées. Donc, puis si je marche la rue Range, bien, je vois tous les drapeaux de toutes les ambassades. (43 : 00) Alors, je constamment, que ce soit par la vue, par ma radio, par les gens que je rencontre, parce que je vois toutes sortes de races. Évidemment, des fois, je sors ici puis il y a des gens qui sont sur la rue, je vois une manifestation. mais dans les années 70, c 'était pas comme ça. On était tellement régional.

NO : Et je voudrais vous demander aussi, si on demande des questions à propos de la féminisme et de l 'expérience féminine, plutôt encore, je voudrais vous demander dans quelle mesure votre génération pensait -elle que les notions de vos parents sur le genre, la famille et les relations amoureuses étaient dépassées?

MH : Non, non, parce que c 'était pas dépassé, c 'était un modèle, c 'était un modèle. C 'était pas le seul modèle parce qu 'on avait des gens dans notre famille ou des gens dans la communauté dans le village, qui était célibataire, qui avait un autre modèle de vie. Des gens qui étaient en religion. Moi, j 'ai une soeur qui est religieuse, il y avait des prêtres, alors j 'ai des cousins qui sont devenus des prêtres. (45 : 00) J 'ai vu plus tard qu 'il y avait des femmes qui restaient ensemble. Dans mon jeune âge, j 'ai moins vu d 'hommes. Mais ces gens -là, n 'était pas, on déterminait pas, on ne parlait pas d'homosexualité, on ne parlait pas de lesbiennes, on ne parlait pas de ça, mais c 'était deux femmes qui restaient ensemble, puis c 'était un modèle. Je ne suis pas certaine que mes parents souhaitaient ça pour nous parce que c 'est difficile, c'était compliqué, tu sais, il y avait comme un petit quelque chose, mais mes parents nous ont toujours, nous ont jamais parlé contre ces choses -là. Alors, il y avait une belle liberté et les valeurs de mes parents, à cette époque -là, c 'était correct. Mes parents n'étaient pas religieux, comment on dit, extrêmes. Ils n 'étaient pas… ils ne nous imposaient pas des choses impossibles. Surtout mon père. Mon père, c 'était bien ça. Ma mère, elle était plus religieuse. Alors, j 'aimais peut -être moins son modèle. J 'aimais plus celui de mon père, d 'être ouvert. Mon père était scientifique, donc il observait, et puis il mettait bien des bémols, OK? Il n 'y avait jamais des... Ouais. On n 'avait jamais des jugements très tranchés par rapport aux autres modèles qui auraient pu exister dans la société. (47 : 00) Et il y avait beaucoup de choses cachées. Il y avait beaucoup de choses cachées. Par exemple, on apprenait qu 'un enfant avait été adopté, avait été... OK? alors ça c 'était quelque chose qui n 'était pas tellement discuté à ce moment -là, tu sais?

NO : Oui, merci. Pour la prochaine question principale à propos de l 'expérience féminine, où c 'est plus connecté à l 'expérience féminine, mais ça porte plutôt sur le genre, donc les historiens de la ont affirmé que l 'introduction de la pilule contraceptive, la législation de l 'avortement et la division de l 'idéologie de l 'amour libre ont modifié les relations hommes -femmes et les pratiques amoureuses au début des années 1970. Êtes -vous d 'accord avec cette affirmation?

MH : Oui, je suis d 'accord avec cette affirmation. Parce que, bien qu 'on n 'était pas aussi renseigné par toutes sortes de spécialistes, les résultats étaient évidents. Les familles sont devenues moins nombreuses, les gens prenaient plus de liberté sexuelle parce que les conséquences étaient différentes, (49 : 00) et c 'était quelque chose de bienvenu, très bienvenu, particulièrement pour les femmes, parce que c 'était toujours les femmes qui portaient le fardeau d 'une grossesse non désirée. Alors, oui, ça a été très bienvenu. La seule chose, c'est comme je vous dis, aujourd 'hui on a des livres, aujourd 'hui on a des émissions, aujourd 'hui on a Google, aujourd 'hui c 'était tellement... Même les pharmacies, aujourd 'hui on se présente à une pharmacie, on a accès à un pharmacien qui nous explique beaucoup de choses si on a des questions particulières. Mais dans ce temps -là, on connaissait juste des petits morceaux. On prenait de la contraception, mais on ne savait pas quels seraient les effets à long terme. On ne savait pas. Aujourd 'hui, on le sait.

NO : Donc, pour élaborer un peu sur les pratiques amoureuses changeant entre les hommes et les femmes pendant les années 1970, à quoi ressemblaient les fréquentations à l'Université d 'Ottawa dans les années 1970?

MH : Bien, c 'était l 'endroit privilégié pour rencontrer des gens intéressants, à l 'intérieur des classes, à la cafétéria, à l 'intérieur des ateliers. Ça n 'a pas été mon cas. (51 : 00) Moi, ça a été plus tard, ça a été plus au niveau du travail, mais on voyait beaucoup de couples se former. Et les gens, se mariaient encore assez jeunes. Moins jeunes que peut -être plusieurs de leurs parents, ce qui n 'est pas mon cas parce que moi mes parents se sont mariés à 27 ans, donc plus âgés puis à cause de responsabilités, des guerres puis tout ça. Mais, des grandes guerres, oui. Mais les couples se formaient beaucoup et puis c 'était entre divers régions. OK? C 'était plus juste les villages. Moi, quand j 'étais petite, quand j 'étais jeune, dans les années 50, les années 60, ben non, oui, 50 -60, là, les gens mariaient des filles ou des gars du village à côté ou tout ça. Mais à l 'université, ben là, on pouvait marier quelqu 'un qui venait de Toronto, qui venait du Nord. Moi, j 'ai marié quelqu 'un qui vient de Montréal. Alors, Oui, ça ouvrait beaucoup, beaucoup de possibilités.

NO : Et diriez -vous que les gens qui se sont mariés très jeunes, est -ce qu 'ils se mariaient pendant leurs études ou après? Est -ce que c 'était directement après ou ça faisait longtemps avant qu 'ils se sont mariés?

MH : Moi, mes amis, les gens que je fréquentais, se sont beaucoup connus à l 'université, après à 9, 18, 19, 20 ans, et une grande partie de mes amis se sont mariés à 21, 22 ans, (53 : 00) ouais, à l 'assemblée des étudiants qui attendaient de finir leurs études.

NO : Ok, merci. Donc, on peut passer à la dernière section, ce qui est la sexualité et le harcèlement. Et pour ceci, c 'est une section facultative à cause du fait qu 'on parle d 'un sujet qui peut être sensible pour certains gens. Mais donc si ces questions sont facultatives, donc on peut sauter des questions si vous avez envie. Mais est -ce que ça va si je commence cette section?

MH : Oui, oui, parfait.

NO : Donc, on a trois questions. On va commencer avec la première. Donc, aujourd 'hui, de nombreuses universités ont été contraintes de contrôler l 'harcèlement sexuel. Dans quelle mesure les autorités universitaires ont -elles surveillé les soirées et les événements sociaux pour assurer la sécurité des femmes?

MH :Et ça, c 'est une question que je trouve intéressante parce que vous m 'avez dit que tous les événements étaient organisés par vous, les étudiants, donc comment est -ce que ça s 'est passé entre vous? Comment je dirais, ça se passait bien. Il y avait beaucoup moins, en tout cas, dans mon milieu, dans mon milieu social ou dans mon cercle social, on n 'avait pas accès à l 'alcool comme aujourd 'hui. On n 'avait pas accès aux drogues, ou très peu, en tout cas pas à Ottawa. Il fallait avoir 21 ans pour acheter de l 'alcool. (55 : 00) Il n 'y en avait pas dans les épiceries. Ils ne nous en servaient pas dans les restaurants. Donc, c 'était pas mal tranquille. Vous autres, vous trouveriez ça bien, bien tranquille. Parce que, tu sais, quand il n 'y a pas d'effet d 'alcool, quand il n 'y a pas d 'effet de drogue, quand c 'est des jeunes rendus à 19 -20 ans qui s 'en viennent étudier, qui payent cher, parce qu 'en Ontario, les frais de scolarité sont chers. Alors, moi, dans mon cercle d 'amis, c 'était tout à fait correct. Et pour répondre à ta question, quand on fait des activités, si on utilisait les locaux ou si l 'école était impliquée ou la faculté, il y avait des profs qui venaient, qui nous accompagnaient. On a été bien accompagnés.

NO : Ok. Et donc, notre génération est intéressée par un mouvement de l 'amour libre. Quelle était la perception des relations sexuelles avant le mariage sous le campus de l 'Université d'Ottawa dans les années 1970? Était -elle vue négativement, acceptée ou même encouragée?

MH : Elles n 'étaient certainement pas encouragées. Les résidences étaient des résidences de filles, des résidences de garçons. On n 'avait pas le droit d 'aller visiter nos amis garçons. Il y avait quelqu 'un à la porte. (57 : 00) On ne pouvait pas rester à coucher, même moi, je ne pouvais pas rester à coucher chez mes amis filles. C 'était tout surveillé. Non, c 'était pas du tout encouragé. Evidemment, c 'est sûr qu 'il y en a eu, moi ça m 'intéressait moins, moi j 'étais plus intéressée à vivre, à avoir du plaisir. Je ne dis pas que ce n 'est pas arrivé, qu 'on a pris un verre, que quelqu 'un envoyait quelqu 'un d 'autre chercher de la pierre ou du vin ou quoi que ce soit, puis qu 'on a bu, mais je sais pas, c 'était... En tout cas, nous autres, on recherchait du plaisir, du plaisir sain.

NO : Et juste une dernière question. Donc, les membres de la génération de vos parents s'inquiétaient -ils des relations sexuelles avant le mariage?

MH : Je suis certaine que oui, ne serait -ce que par fierté, je suis certaine que surtout ma mère, que je vous disais qu 'elle était bien religieuse et chrétienne, n 'aurait pas aimé qu 'une de ses filles devienne enceinte avant le mariage, mais on s 'était surveillé, tu sais, je veux dire, on ne pouvait pas juste partir comme ça et partir avec notre chum, non. (59 : 00) Il y avait une supervision. Évidemment, il y a toujours moyen de défier la surveillance des parents, mais je ne sais pas. J 'étais habituée à vivre avec beaucoup de monde. On était une grande famille. On avait des cousins, des cousines. On s 'amusait. Nos parents faisaient en sorte que nos cousins viennent jouer avec nos frères. À un moment donné, on avait une table depuis le pôle, dans le sous -sol, on pouvait faire toutes sortes de choses. On faisait des feux d 'artifice à certains temps de l 'année. Nos parents, ils s 'occupaient beaucoup, beaucoup de nous autres. Puis la paroisse, parce que c 'était une paroisse, là, à Sacré -Cœur -à -Bourget, on avait beaucoup d 'activités pour les jeunes, on avait la jeunesse rurale catholique. C 'était beaucoup basé sur la religion, on avait un club de tennis, on avait des danses qui étaient organisées par la communauté. Donc, on avait des belles choses. Quand on allait à l 'université, ben moi je passais ma semaine à Ottawa, puis tout ça, bien c 'était pour aller étudier. Puis mes rencontres avec mes amis, bien c 'était pour aller au cinéma, pour aller manger une pizza. On descendait sur la rue Rideau, aller manger une pizza, puis parce qu 'on n 'avait pas de pizzeria chez nous, t'sais, c 'était où manger des mets asiatiques parce qu 'on n 'avait pas ça dans nos petits villages. T'sais, c 'était pas rendu dans nos petits villages. En tout cas, moi j 'ai étudié au début des années 70. C 'est le cas quand j 'ai fini mes études en 93. Là, il y avait de tout. (1 : 01 : 00) Mais surtout dans les années 70, c 'était ça. On tentait certaines expériences, c 'est sûr, mais dans mon cas, les gens avec qui je me suis tenue ont pas eu d 'expériences horribles.

NO : Merci beaucoup d 'avoir partagé votre expérience avec moi. Je crois que j 'ai appris un peu à propos de votre expérience. Certaines choses m 'a pris par surprise, mais je trouve que votre situation familiale, c 'est quelque chose plus unique que je croyais que j 'allais trouver. Merci beaucoup d 'avoir participé. Merci beaucoup d 'avoir pris le temps de partager avec moi.

MH : Ça me fait bien plaisir, Natalie, et je te souhaite toute la chance possible. Et si jamais t'es sur le campus, j 'irai prendre un café avec toi.

NO : Merci beaucoup et je vous souhaite un bon vol en France. Est -ce que c 'est ça?

MH : Oui. On s 'en va à Toulouse.

NO : Oh, ok! Amusez -vous bien et bonne journée!

MH : Merci. Bonne journée à toi, Natalie. Au revoir.

NO : Au revoir.


Transcription Translation

MH: Hello. (6:48)

NO : Hello.

MH : Well, can you see me well?

NO: Oh no, I'm not able to see you.

MH : OK. Oh, no. OK. There, that's fine.

NO: OK. Thank you.

MH: OKAY.

NO: So, how's it going?

MH: I'm doing very well. How are you?

NO: I'm doing fine. I received the form by email.

MH: Okay.

NO: I sent to my professor if it's okay to submit the photos of the forms, if it's not, I sent him an email and asked if it's okay, if not I can give you an address where you can send them.

MH: Perfect. Then I'll get the address right away so I don't forget. Okay, here we go. But you can send it to me by post, can't you?

NO : What could I send you?

MH: The address.

NO: Oh yes, the address, yes.

MH: Send me the address by post, so I don't make any mistakes.

NO : Yes, he hasn't answered me yet, but if he answers me and tells me that it's not acceptable to put it by photo, he'll let me know. Okay, because what happens is that I received your forms today, which were in a different format, and I went to get them,

MH: Let's see, I went to keep them in my files so I could work on them and then, well, I started and then they asked me if I had an account with Microsoft.

NO : Ah, okay. (9:00)

MH : I don't, I'm all with Apple. So now I've come to the end of... what did I do? I've done something, anyway, and I've managed to put it in my notes, as a new file, but I can't work on it. It gives me nothing. What I'm going to do is mail them to you.

NO: But we'll figure it out, so that's fine. But if you're ready, we can start now. So we'll start with section 1, the impact of popular culture, and we'll start with a main question and then we'll ask some follow-up questions.

MH: Okay.

NO: So, first of all, cultural historians have argued that television, Hollywood, popular music and an automobile-driven consumer culture created a more integrated North American popular culture. Ottawa was a bilingual institution, and we want to better understand how Anglophones and Francophones related to each other. Now to the question. There were fewer electronic devices in Canadian society in the 1970s. How was your free time structured, or what did University of Ottawa students do for fun in the 1970s?

MH: Okay, so for me personally, I did a lot of activities in French. We had meetings, a lot of them at Pavillon Leblanc, which is a student residence. (11:00) I lived on Daly Street, so I wasn't in a student residence. But we did meet a lot. We went to the Bytown cinema. In those days, movies were in English. We went to eat in the restaurants on Rideau Street, in English. On the campus itself, I'm a musician, so I did choral singing with my faculty of education. And that was in French, OK? I can't... I don't... There was no... You know, here, I stay here, and there's a lot of shared air, there's a lot of shared space, and then there are a lot more buildings, okay? I'd say there are about 75-80 more buildings. We had the Simard pavilion for French. We had management, which was more in English. In education, there was French and English. But now we've added the faculty of social sciences, we've added sports, we've added the big library. So now, students meet more. We stayed more in our building, which was located at the corner of Wilbright and Waller, (13 : 00) and we had our activities there. So, we had lots of committees within the Faculty of Education, the Normal School, the University of Ottawa, and then we did... I've got my yearbook here, okay? So we did all kinds of activities, okay? So we had the Yearbook. We did all our stuff in there. Publicity committee, cultural tour committee. We organized cultural visits and went, for example, to see shows, and it was almost at the same time as Canada's centennial, which was in 1967. And Mr. Pierre -Elliott Trudeau was in government, and he opened us up to the cultures of other nations. So, we were more in there than inside the campus. Okay? So, our director organized a trip. I have my notebook here. So, it's a trip. It wasn't an exchange. (15:00) I was one of 35 students out of a total of 350, and I was chosen to take part in a trip to five European countries to find out about their teaching methods. So I worked all year on that, within my faculty. So I communicated, we communicated with the other countries, obviously not by e-mail, we wrote letters, we communicated with elementary schools and high schools and all that, because it wasn't the same thing, and we got to know the other countries better. It was a moment in my personal life when my gaze turned more towards the outside world than the inside world.

NO: And you said you're a musician.

MH: Yes.

NO: Did you attend any musical performances during your university years?

MH: Yes, very much so.

NO: And what did you do and what was it like?


MH: Well, I mostly went to music shows, and they were Quebecois chansonniers, because in 1970 we didn't have many Franco-Ontarian singers or chansonniers. (17:00) So it was mostly Québécois. So we went to hear and see Claude Léveillé, Gilles Vigneault, all artists who popularized French chanson. When I went to the movies in Bytown, I also went to see The Sound of Music. I also went to see a lot of musicals. So, during my school years, I did my education first. Then I got my bachelor's degree in literature, so I went to see Les Belles Sœurs, a play by Michel Tremblay. I went to see Marcel Pagnol, that's French authors. So for me, I did a lot of research into French culture. And if I couldn't find it on my campus, I went outside.

NO: So the University of Ottawa was a bilingual institution, and did Francophones and Anglophones enroll in the same university courses and participate in the same clubs? (19:00) I know you've already mentioned that you attended English meetings, but...

MH: I've never, on the University of Ottawa campus, been in classes with anglophones. I did all my studies in French. The only time I studied in English, which happened to me twice, was when the course wasn't offered in Ottawa, it wasn't offered at all, neither in English nor in French. And I took it in Hamilton, Ontario, and I took it at Brock University, in St. Catharines, because I needed a specialist, a specialized course in that. That's what I did.

NO: So, in your French-language courses, did you have any peers who were native English speakers or completely French-speaking?

MH: Everyone spoke French.

NO: Now, were they native English speakers?

MH: I don't know. Because there were a lot of people in the classes. There were a lot of us. I don't think so. I was in education, so I did my bachelor's in education, my master's in educational administration. I was always with francophones. (21:00) There were enough students to have courses in French and English in Ottawa. Because at that time, people from Northern Ontario and Southern Ontario came to Ottawa to take their courses in French. I did some of my courses with people who came from their villages, towns and cities to study in Ottawa. So I had a lot of that. I learned piano and the lady, the student who taught me, came from Noëlville. Then she studied at the University of Ottawa and lived in the Rideau Street corridor. Because back then, we rented rooms a lot, okay? We didn't rent apartments. We rented rooms and the nuns, the communities, the congregations rented rooms and we were passionate about it.

NO: And so I'd like to ask one last time before we move on to the next section. We use the term party culture to refer to social activities outside the classroom. (23:00) How would you describe the party culture on the University of Ottawa campus in the 1970s?
MH: Okay, so there was nothing organized for us. I mean, everything we did was organized, right? So, we organized our sports, we organized our outings, we rented buses. Aside from the elite sports teams who played for the university, which wasn't my case, because there wasn't much for girls, I don't think there was at all. There was soccer, maybe, or things like maybe field hockey, but that was it. Apart from that, we did everything, and as I was showing you earlier, we had committees for all sorts of things that we invented, that we created, theater, improvisation, but it was us who did it and we talked, and we also used the theater faculty that's there now. which, at the time, was called the academic hall.And then, we did things like that. And we were very faithful to our Catholic culture. (25:00) So we had parties for Christmas and Easter. That was all celebrated. It wasn't forgotten, it wasn't just one of many. That was it, okay? And there were no activities like we do today, races to raise money for cancer. There was none of that. There were no activities, for example, for minorities, there were no people. So we didn't have... we didn't have that richness of differences. There weren't any. Students from outside Ontario, I don't remember that, it didn't make an impression on me. So, it was... the University of Ottawa, at that time, in any case, the faculties I attended, arts, education, okay, it was a lot,

NO: Thank you. So now we move on to section 2. We have three main questions and a few follow-up questions for each. The first question is that cultural historians have written a lot about what they call second wave feminism. (27:00) Namely, that as part of the counter-culture movement, women in the early 1970s sought to break down barriers between the sexes. Does this argument resonate with your experience on the University of Ottawa campus in the early 1970s?

MH: No, not in my case. I was always invited to take my place, okay, but there was nothing, it had nothing to do with all the research, in all the fields or whatever we were analyzing or pursuing, nothing was said or nothing was discussed in terms of gender, okay? Stereotypes were not discussed. Women were naturally drawn to education and health. We girls weren't presented with great careers in administration, great careers in science. If I'd wanted to go there, I could have, but I didn't know. So, if you want to get into these careers, in administration, in science, in medicine, (29:00) you have to start in the 70s, you have to start in the 60s, you have to prepare for it, you have to take the courses, the prerequisites. So no, no. There were guys, there were girls. The guys went to school more... to university, in any case, they did a degree, okay, in administration, all that. we didn't do more than was necessary either. The people who continued their studies tended to be boys. There were certainly some girls, but not the ones I knew. On the other hand, the teachers I had, which was perhaps fortunate, always encouraged me to be confident in my abilities. Okay.

NO: So, you've already mentioned it, but you can explain a little more. There's a question, in the 1970s, were there any programs, departments or clubs at the University of Ottawa where women were less present or less accepted? If you'd like to elaborate on your points of how there were more women in education and health like that.

MH: Yes, so the reason why there were certainly fewer women in management faculties or, for example, in law, (31:00) because those were faculties around where I was. It's because the mentality at that time was that the boy, the man, was going to be the provider and he was going to have a career. While most girls were going to work and have children and possibly stay at home, families invested more money in training a boy than a girl. Also, in 1970, I benefited from an Ontario government scholarship program. So, for my own education, I was able to borrow money to pay for my studies, my housing, all that. Part of it was a gift, a bursary, part of it was a loan. I think I'm probably part of the first generation where there was this project in Ontario, bursary, studies.

NO: Okay. Yes. And now we can move on to another follow-up question. So, in your own words, (33 : 00) what did feminism mean in Canada in the early 1970s? How was it present on campus and how was it different from today?

MH : Yes, I'm the youngest in a family of seven girls and two boys. And at that time, it was very clear in my mind that I would have a career. And it was, it was beginning, but I had, I had been brainwashed by my family that we were continuing our studies. Everyone in my family, the nine of us, we're new, we've all had secondary and post-secondary education. and we haven't all worked our whole careers. We're three girls who've had careers completely like the boys. I've worked all my life. So I went to school part-time, in the evenings, during the day. My other sisters too. We're out of seven girls. Four of us have completed a bachelor's degree. (35:00) I've got a master's degree, I've got a sister who's a nurse, I've got a sister who's a social worker and then the others, we taught. But in '70, I was sure, I wanted to get out of Canada and Ontario. I wanted to know things. There was also the influence of the Beatles, the music, England. So I went to visit England, we were also studying Shakespeare, which interested me a lot. Here in Canada, we went, I was 16, I went to Western Canada, I saw the Ukrainian communities in Western Canada. I had a sister who lived in Toronto, so I went. My father had family in Montreal, so we went to Montreal and Quebec City. Mostly, yeah, that's it. So I wanted to get out, I wanted to travel, and I did. I'm pretty much in the minority of women this age. The minority of women have traveled a lot. Traveled, had careers and long studies. It wasn't something that was encouraged broadly, (37:00) that was encouraged in the community or at school. It was my family that was very focused.

NO: So now that we're talking about your family, we'll move on to the next section of ideology and generational differences, and I think with what you've already said, your case will be a bit unique. But historians have written a lot about what they call the counter-culture revolution, that is, your generation rebelling against the values of your parents' generation, to what extent did members of your social circle feel they had to mobilize for a more just society and a better world?

MH: I don't know what to tell you, because it wasn't in my immediate environment, because things were going well. I wasn't harassed, I didn't experience violence, I lived in a small town, but we were awakened to, for example, TV series or films or things where we felt there was war, for example. When I was 14, I lived through the death of President Kennedy, the death of his brother at the end of the 60s, at 16, 17. (39:00) Kennedy died in '64, and the other, I think, in 1969 or 1968. So we knew that war existed. There was the Vietnam War. There was the Cuban blockade. We knew it existed, but we wanted a better world. We wanted more freedom. We certainly wanted to go and help other countries. I wanted to teach abroad, in Africa for example. And then I was discouraged from doing it because it was too difficult, it was dangerous. So, well, there wasn't as much, you know, of, for example, going and then doing a trip abroad, a humanitarian trip. There wasn't that in my day. That didn't exist. For girls, it didn't exist.

NO: So, what did the student body think of the Vietnam War?

MH: Well, we could see that it was terrorizing because it was happening outside, and then we'd also had nuclear alerts at one point, and all that, and we were being prepared to make shelters. (41:00) That was before, not necessarily with the Vietnam War, but with other things. Then it was very, very worrying. Now, we hardly knew anything about it because there were no TV shows, there were no social networks, there wasn't much communication. So we used to talk in our village. I remember playing tennis. At home, we played a lot of music. Both my parents were... I liked music a lot, my father sang very well, and then we listened to opera, we went to opera shows in Montreal, to La Traviata, all that, we listened to Nana Mouskouri, we listened to people who came from elsewhere, Gilbert Bécaud, all that, and then we lived there, and then from time to time, from time to time, we'd hear about something we'd never heard before. From time to time, we'd hear about what was going wrong. But it was... Today, we listen to the news, it happens to us, we get the headlines, then we get bombarded. Like Ukraine with Russia, well, where am I staying right now? I'm staying on Range Street in Ottawa, and there are a lot of apartments here that are rented to embassies. (43:00) So we're all mixed up. So, if I walk down Range Street, well, I see all the flags of all the embassies. So I'm constantly, whether it's by sight, by my radio, by the people I meet, because I see all kinds of races. Of course, sometimes I go out here and there are people on the street, and I see a demonstration. but in the '70s, it wasn't like that. We were so regional.

NO: And I'd also like to ask you, if we're asking questions about feminism and the female experience, rather, I'd like to ask you to what extent your generation thought that your parents' notions of gender, family and relationships were outdated?

MH: No, no, because it wasn't outdated, it was a model, it was a model. It wasn't the only model, because we had people in our family or people in the community in the village, who were single, who had another model of life. People who were religious. I have a sister who's a nun, and there were priests, so I have cousins who became priests. (45:00) I saw later that there were women who stayed together. In my younger years, I saw fewer men. But those people weren't, we didn't determine, we didn't talk about homosexuality, we didn't talk about lesbians, we didn't talk about that, but it was two women who stayed together, and that was a model. I'm not sure my parents wanted that for us, because it's difficult, it was complicated, you know, there was a little something, but my parents always, never spoke to us against those things. So there was a lot of freedom, and my parents' values at that time were correct. My parents weren't religious, how do you say, extreme. They weren't... they didn't impose impossible things on us. Especially my father. That's what my father was. My mother was more religious. So maybe I liked his model less. I liked my father's model more, of being open. My father was a scientist, so he was observant, and he had a lot of flaws, okay? There were never any... Yeah. We never had very clear-cut judgments about other models that might have existed in society. (47:00) And there were a lot of hidden things. There were a lot of hidden things. For example, we'd learn that a child had been adopted, had been... Okay? so that was something that wasn't really discussed at the time, you know?

NO: Yes, thank you. For the next main question about the female experience, where it's more connected to the female experience, but it's more about gender, so historians of the have argued that the introduction of the contraceptive pill, abortion legislation and the division of free love ideology changed male-female relationships and love practices in the early 1970s. Do you agree with this statement?

MH: Yes, I agree with that statement. Because, although we weren't as well informed by all sorts of specialists, the results were obvious. Families became smaller, people took more sexual freedom because the consequences were different, (49:00) and that was something welcome, very welcome, especially for women, because it was always women who bore the burden of an unwanted pregnancy. So, yes, it was very welcome. The only thing is, as I say, today we have books, today we have programs, today we have Google, today it was so.... Even pharmacies, today you go to a pharmacy, you have access to a pharmacist who explains a lot of things to you if you have specific questions. But back then, we only knew bits and pieces. We took contraception, but we didn't know what the long-term effects would be. We just didn't know. Today, we do.

NO: So, to elaborate a bit on the changing dating practices between men and women during the 1970s, what was dating like at the University of Ottawa in the 1970s?

MH: Well, it was a great place to meet interesting people, in the classrooms, in the cafeteria, in the workshops. That wasn't the case for me. (51:00) For me, it was later, it was more work-related, but we saw a lot of couples forming. And people were still getting married quite young. Not as young as many of their parents, which isn't my case, because my parents got married at 27, so they were older, and because of responsibilities, wars and all that. But big wars, yes. But couples formed a lot and then it was between different regions. Okay? It was more just villages. When I was little, when I was young, in the '50s, the '60s, well no, yes, '50-'60, people married girls or guys from the next village or whatever. But in university, well, you could marry someone from Toronto, from the North. I married someone from Montreal. So, yes, it opened up many, many possibilities.

NO: And would you say that the people who got married at a very young age, did they get married during their studies or afterwards? Was it directly afterwards, or was it a long time before they got married?

MH: Me, my friends, the people I dated, got to know each other a lot at university, afterwards at 9, 18, 19, 20, and a lot of my friends got married at 21, 22, (53:00) yeah, at the assembly of students who were waiting to finish their studies.

NO: Okay, thanks. So, we can move on to the last section, which is sexuality and harassment. And for this, it's an optional section because we're talking about a subject that can be sensitive for some people. But if these questions are optional, we can skip them if you like. But is it okay if I start this section?

MH: Yes, yes, fine.

NO: So, we have three questions. We'll start with the first one. So, today, many universities have been forced to control sexual harassment. To what extent have university authorities monitored parties and social events to ensure women's safety?

MH: And that's an interesting question, because you told me that all the events were organized by you, the students, so how did it go between you? I'd say it went well. There was much less, in any case, in my milieu, in my social milieu or in my social circle, we didn't have access to alcohol like today. We didn't have access to drugs, or very little, at least not in Ottawa. You had to be 21 to buy alcohol. (55:00) There was no alcohol in grocery stores. They didn't serve it in restaurants. So it was pretty quiet. You guys would think it was pretty, pretty quiet. Because, you know, when there's no effect of alcohol, when there's no effect of drugs, when it's young people aged 19-20 who come to study, who pay a lot of money, because in Ontario, tuition fees are expensive. So for me, in my circle of friends, it was perfectly acceptable. And to answer your question, when we did activities, if we used the premises or if the school was involved or the faculty, there were teachers who came, who accompanied us. We were well supported.

NO: Okay. And so, our generation is interested in a free love movement. What was the perception of premarital sex on the University of Ottawa campus in the 1970s? Was it viewed negatively, accepted or even encouraged?

MH: They certainly weren't encouraged. The residences were girls' residences, boys' residences. We weren't allowed to visit our boy friends. There was somebody at the door. (57:00) You couldn't stay over, even I couldn't stay over with my girl friends. It was all guarded. No, it wasn't encouraged at all. Of course, there were some, but I was less interested, I was more interested in living, in having fun. I'm not saying that it didn't happen, that we had a drink, that someone sent someone else to get some stone or wine or whatever, and then we drank, but I don't know, it was... Anyway, the rest of us were looking for pleasure, healthy pleasure.

NO: And just one last question. So, were members of your parents' generation concerned about premarital sex?

MH: I'm sure that yes, if only out of pride, I'm sure that especially my mother, who I told you was very religious and Christian, wouldn't have liked one of her daughters to get pregnant before marriage, but we had supervision, you know, I mean, we couldn't just leave like that and go off with our boyfriend, no. There was supervision. There was supervision. (59:00) Of course, there's always a way to defy parental supervision, but I don't know. I was used to living with a lot of people. We were a big family. We had cousins. We had fun. Our parents arranged for our cousins to come and play with our brothers. At one point, we had a table from the pole, in the basement, where we could do all sorts of things. We had fireworks at certain times of the year. Our parents were very, very involved with us. Then the parish, because it was a parish, there, at Sacré-Coeur -à-Bourget, we had lots of activities for young people, we had the Catholic Rural Youth. It was very religiously based, we had a tennis club, we had dances that were organized by the community. So we had a lot of nice things. When we went to university, well, I spent my week in Ottawa, and all that, well, it was to study. Then I'd get together with my friends and go to the movies or out for pizza. We'd go down Rideau Street, have a pizza, and because we didn't have a pizzeria at home, you know, it was where to eat Asian food because we didn't have that in our little villages. You know, it wasn't available in our little villages. Anyway, I studied in the early '70s. This was the case when I finished my studies in '93. (1:01:00) There was everything there. But especially in the '70s, that was it. We tried certain things, that's for sure, but in my case, the people I hung out with didn't have any horrible experiences.

NO: Thank you very much for sharing your experience with me. I think I learned a little bit about your experience. Some things took me by surprise, but I find that your family situation is something more unique than I thought I would find. Thank you so much for participating. Thank you so much for taking the time to share with me.

MH: It's my pleasure, Natalie, and I wish you all the luck in the world. And if you're ever on campus, I'll have coffee with you.

NO: Thank you very much and I wish you a safe flight to France. Is that it?

MH: Yes, we're going to Toulouse.

NO: Oh, okay! Have fun and have a good day!

MH : Thank you. Have a good day, Natalie. Bye, Natalie.

NO: Bye.

Citation

“Hurtubise, Madeleine. (Interview),” Life on Campus, accessed September 19, 2024, http://omeka.uottawa.ca/lifeoncampus/items/show/18.

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