Tournant humanitaire
Quelques mois après son inauguration, la SIA est poussée par les circonstances de la guerre à adopter une posture plus ouvertement humanitaire. Les bombardements de Guernica et de Durango, la chute du front nord en octobre 1937 et les vagues de réfugiés qui en résulte affirment la nécessité d'une activité humanitaire plus efficace et centralisée dans le camp républicain. L’organisation, la portée et l’envergure du soutien matériel et en matière de services offerts par SIA s’avèrent être si nécessaires et incontournables que l’État-major républicain félicite à de minces reprises la SIA pour sa contribution à l’effort de guerre [1].
Système de colis
Le système de colis standard mis en place par la SIA a rationalisé l’aide alimentaire et l’a rendue plus efficace. La distribution des colis par la SIA, comme la majorité de ces services, est basée sur la nécessité et la catégorie de bénéficiaire (militaires, civils ou enfants). Les colis étaient généralement composés de nourriture non périssable et de vêtements qui sont distribués selon les besoins. L'historiographie ne met en évidence aucun biais systématique dans ce processus, et la SIA a même su collaborer avec les communistes pour deux campagnes d’approvisionnement [2].
Services de médecine
La section des hôpitaux est chargée de la gestion des centres hospitaliers de la SIA, leur approvisionnement en nourriture, en sang et en médicaments. Ces services sont livrés par des bénévoles, financés par l’aide internationale et offerts gratuitement aux civils et aux militaires républicains. La section sanitaire qui mène toute l’activité médicale et pharmaceutique organise notamment des dispensaires médico-pharmaceutiques qui livrent gratuitement des médicaments à travers la zone républicaine.
Services pour enfants
Les colonies, jardins d’enfants, écoles et garderies voient le jour à l’été 1937 pour accueillir des évacués des provinces du nord de l'Espagne. Au mois de novembre 1938, il existe plus de 30 de ces établissements qui peuvent accueillir près de 3000 enfants, dont la majorité sont des orphelins de guerre [3]. En raison de l'incapacité de ces établissements à combler la demande, la SIA se permet de seulement traiter les demandes issues de membres de la CNT, la FAI et d’autres militants libertaires [4]. L’éducation offerte aux écoliers est strictement idéologique et cherche à former une nouvelle génération de militants anarchiste.
Autres services
En début 1938, la SIA gère à travers toute la zone républicaine:
3 auberges
4 refuges pour sans-abris
1 hospice
10 restaurants (7 populaires, 3 militaires)
20 « casa de dormir » (foyers d’hébergements) [5]
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[1] Valentin Cionini, Solidarité internationale antifasciste : Une organisation « proto-humanitaire » dans la guerre d’Espagne. 1937-1939. Mémoire de maîtrise 2, Université de Provence, 2008, p. 52.
[2] Ibid., 53.
[3] Ibid., 67.
[4] Ibid., 64.
[5] Ibid., 55.