Histoires des arts

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Introduction: enjeux formels de l'image moderne

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Samuel Morse, caméra daguerréotype, 19e siècle

L'art moderne est souvent défini par l'abandon progressif des contenus narratifs au profit d'une plus grande autonomie de la forme et son caractère « autoréflexif ». La réalité est plus complexe. Il faut examiner le sens des changements formels et des innovations techniques que font subir les artistes modernes à l'espace de l’image en les replaçant dans le contexte révolutionnaire de sociétés qui s'industrialisent.

Le 19e siècle est le théâtre des grandes transformations qu'entraine l'industrialisation en Occident. Sur le plan technique, cela se traduit par la mise au point de nouveaux moyens et de nouveaux matériaux: le daguerréotype, le diorama, la recherche sur les couleurs chimiques et physiques, le béton armé, etc. L'industrialisation coïncide, par ailleurs, avec une profonde réorganisation de la société civile et du champ de l'art. Le désengagement progressif de l'État dans les affaires de l'art au profit de la mise en place d'un marché capitaliste entraine, entre autres, l'émergence de nouveaux mécènes, les classes moyennes et bourgeoises et, avec elles, de nouvelles demandes: des œuvres de plus petites dimensions et une prédilection pour le paysage et les scènes de la vie quotidienne. (Bouillon, 1986) L'art moderne participe de ces grandes redéfinitions et restructurations. C'est dans ce contexte en constants changements que les artistes mettent au point de nouvelles façons de travailler la perspective, les couleurs, la composition, la facture, le récit narratif, l'objet et son espace. 

É.A.Pageot 

Introduction: enjeux formels de l'image moderne